Vous avez inauguré le Parc Olympique Lyonnais le 9 janvier dernier, soit quelques semaines après les attentats terroristes. Quelles adaptations avez-vous mises en œuvre pour limiter les risques d’attentat ?
A l’origine, nous voulions que le podium qui entoure la pelouse du stade soit libre d’accès. Nous avions envie de créer un espace de vie ouvert aussi bien aux spectateurs qu’aux visiteurs. A la suite des événements du 13 novembre, nous y avons renoncé. L’accès au podium, qui se fait par des rampes, est désormais hermétiquement fermé à l’aide de barrières Vauban de manière à effectuer un précontrôle des spectateurs. Ces derniers doivent présenter leurs billets avant une fouille des sacs et une palpation de sécurité. Ensuite, les spectateurs sont tenus de passer par l’un des 160 portiques de contrôle des billets déployés autour du stade. Nous avons d’ailleurs renforcé les contrôles avec des chiens renifleurs qui sont susceptibles de détecter la présence d’explosifs.
Comment assurez-vous la sécurité du stade les soirs de grand match ?
Nous déployons jusqu’à 900 agents tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du site. Comme la fouille des sacs prend du temps et qu’il est difficile pour les personnes actives d’arriver en semaine trois heures avant le match, nous interdisons la présence des sacs à l’intérieur du stade. Nous aimerions d’ailleurs que cette procédure soit étendue au plan national pour faciliter l’acceptation de cette mesure par les spectateurs.
A la conception du Parc Olympique Lyonnais vous avez prévu d’installer 270 caméras de vidéosurveillance. Comment sont-elles réparties et qui assure leur surveillance ?
Nous avons mis en œuvre un système de vidéosurveillance qui repose sur les 270 caméras IP dont certaines sont en ultra haute définition de manière à identifier les personnes délictueuses. Les flux vidéo sont envoyés sur deux murs d’images constitués de 4 écrans sur lesquels arrivent jusqu’à 36 caméras simultanément par écran. Le premier mur est installé au PC Manifestations, activé lors des match. Le second se situe au PC Sécurité qui fonctionne 24 h/24 sachant que le stade abrite toute l’année les activités du club Olympique Lyonnais. Au quotidien, deux agents de sécurité au minimum travaillent au PC de sécurité. Tandis que les jours de match nous pouvons avoir jusqu’à 27 coordinateurs SSIAP (Service de sécurité et d’assistance à personnes) et jusqu’à 3 opérateurs de vidéosurveillance. Ces derniers sont chargés de surveiller les images transmises par les caméras déployées à l’intérieur et à l’extérieur du site. Les flux vidéos sont également transférés à l’hôtel de Police en temps réel.
Où les caméras sont-elles déployées ?
Les abords du stade sont surveillés par des caméras périmétriques. En cas d’intrusion, elles démarrent automatiquement l’enregistrement et déclenchent une alerte au PC Sécurité. A l’intérieur du site, des caméras fixes sont déployées notamment au niveau des buvettes, entrées, et des tribunes. Chaque siège est couvert par trois caméras dont une caméra dôme pilotable par l’agent du PC Manifestation. Ce qui permet d’identifier très rapidement les individus ayant des comportements délictueux. En effet, si un stadier constate des faits anormaux, il lui suffit d’appeler l’agent de vidéosurveillance afin qu’il pointe sa caméra sur la zone incriminée. Grâce aux images vidéo, nous avons pu identifier des personnes qui avaient allumé des fumigènes durant un match. Cela n’a pris que 5 à 10 minutes pour les exclure du stade.
Eliane Kan
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