Un robot d’inspection si léger qu’il se transporte dans un sac à dos ! C’est l’innovation que vient de mettre au point l’entreprise mayennaise Warein, du groupe Sagaert (CA 2014 : 52 millions d’euros). Une fois déployé, il s’agit d’un bras articulé gonflable, qui s’étire de quelques mètres à quasiment l’infini, et qui pèse 100 fois moins qu’un robot classique équivalent. « Le projet a démarré à la suite d’une demande du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), qui cherchait à développer et industrialiser cette solution pour contrôler les cellules hermétiques d’installations nucléaires, explique Christophe Piquemal, membre de l’équipe de développement de la technologie de bras articulé textile gonflable. Actuellement, le secteur du nucléaire utilise des robots en fibre de carbone ou en titane, qui coûtent cher et qui sont compliqués à utiliser et à fabriquer. » Le robot sera ainsi introduit, grâce à un petit trou, et portera des caméras à l’intérieur des cellules afin de vérifier, sans les toucher, que les canalisations de l’installation nucléaire sont intactes.
Environnements hostiles. « L’avantage du gonflable, c’est qu’il peut être utilisé en environnement explosif », ajoute Christophe Piquemal. Composé uniquement de tissu et d’air, le bras robotisé est capable de réaliser des inspections dans des environnements très étroits sans risquer d’endommager les parois. Le robot a ainsi également été pensé pour plonger dans des cuves de méthaniers d’une trentaine de mètres de hauteur. Très robuste, il porte son propre poids et n’est pas limité en taille. Il est donc possible d’imaginer un bras de 25 mètres de long d’un poids de 20 kg et qui porterait au moins 10 kg.
« De nombreux marchés sont en développement, précise le chef de projet. Dans le domaine militaire par exemple, pour équiper des petits engins conçus pour le déminage car le robot de Warein intervient à distance et il est moins cher à remplacer en cas de destruction. Nous avons pensé aussi à l’inspection des canalisations sous les ouvrages d’art. Depuis une récente réglementation, celles-ci doivent être vérifiées tous les deux ans. Mieux qu’un drone, le robot peut être articulé dans tous les sens et inspecter les canalisations en hauteur sans nécessiter d’autorisation de vol. »
Caroline Albenois
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