Avec 17 millions d’euros de chiffre d’affaires pour un effectif de 180 salariés, la société TEB est à l’origine du groupe international éponyme qui réalise 30 millions d’euros de recettes. Fondée en 1978, cette entreprise française conçoit, fabrique et intègre des solutions matérielles (caméras, serveurs de vidéoprotection) et logicielles (traitement d’images…) sur mesure, dédiées au traitement et à l’analyse d’images vidéo (Data Mining). Présente à l’international, la PME déploie ses solutions dans plus de 20 pays. Aujourd’hui, TEB profite du salon Milipol pour lancer une intelligence artificielle (IA) qui va rendre la vidéosurveillance plus efficace.
Dixième génération d’algorithmes de traitement d’images
TEB ne part pas d’une feuille blanche, connue depuis 1984 pour son Tub Camera, une navette vidéo articulée se déplaçant à très grande vitesse et avec précision à l’intérieur d’un tube, en toute discrétion. Depuis, cette solution unique en son genre n’a cessé de se perfectionner pour atteindre la dixième génération.« Dans les flux vidéo temps réel, notre logiciel extrait des données quantifiées et qualifiées. En clair, il comprend et analyse ce qui se passe dans une image », explique Stéphane Bidault, président de TEB. « Ensuite, le système extrait l’information utile afin de »faire parler » les images : comptage de personnes qui passent devant la caméra, analyse d’objets (colis abandonnés…), lecture automatique de plaques d’immatriculation (Lapi) fixe ou embarquée, détection de personnes ou d’attroupements anormaux, tracking de personnes », précise Marion Savoy, directrice marketing de TEB. Les images sont alors transformées en données qui seront interprétées par rapport à l’avatar d’une situation idéale afin de déclencher des actions prioritaires : intervention ou pré-positionnement des forces de l’ordre ou des forces commerciales, anticipation des besoins (guichets, barrières pour orienter les flux de personnes, de véhicules ou d’objets).
Reconnaissance faciale
Sur le salon Milipol, TEB lance la version 8 de sa solution Digipryn d’analyse d’image sur serveur vidéo qui intègre de l’Intelligence artificielle (IA). Plus exactement, le Deep Learning analyse en temps réel des flux d’images, permettant de traiter ainsi un volume de données massif. « Grâce à cette technologie, le logiciel est capable de reconnaître une personne dans une foule, d’isoler un visage, de distinguer un homme d’une femme, un enfant en poussette mais aussi, d’effectuer des recherches sur la base de certains critères comme la couleur des vêtements, le port de lunettes ou de la barbe, la tranche d’âge », précise Stéphane Bidault. Comparée aux algorithmes de reconnaissance traditionnels, l’IA apporte deux choses. Tout d’abord, elle permet de traiter en temps réel des volumes de données beaucoup plus importants (mais l’entreprise ne donne aucune précision à cet égard). Ensuite, elle offre une capacité de discrimination beaucoup plus fine. « On peut reconnaître une personne même si l’on n’a qu’une partie de sa tête et de son bras », fait-valoir Marion Savoy. Il devient alors possible de détecter uniquement certains individus, de les taguer, de les identifier et, ainsi, de créer des bases de données capables de générer des alertes automatiques. On comprend l’intérêt de ce genre de solutions dans la lutte contre le terrorisme ou la délinquance urbaine. « À l’étranger (mais pas en France), ce système peut aussi servir à des centres commerciaux qui veulent reconnaître les pickpokets ou les voleurs connus de sorte à leur interdire l’accès au magasin », poursuit Marion Savoy.
Erick Haehnsen
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