Créée en juin 2021, la société lilloise RFence développe des solutions logicielles de sécurité, basée sur l’analyse de l’environnement. A cet effet, elle met à l’honneur son logiciel de détection d’intrusion Horus Detect and Locate. A voir sur Expoprotection 2022.
Quelle est la particularité de l’offre de RFence ?
Aujourd’hui, les sites critiques avec un fort besoin en sécurité vont se préoccuper de surveiller la détection d’intrusion ainsi que des risques cyber. Néanmoins, il n’existe pas de réelle solution pour observer et protéger ce qui se passe sur l’environnement des radiofréquences. Notre particularité, c’est d’offrir à ces sites la possibilité de voir, de comprendre tout ce qui se produit d’un point de vue radio. Or de plus en plus de menace passent par ce biais-là.
Par exemple, dans l’industrie 4.0 dont les chaînes de production sont automatisées, un intrus est susceptible de poser un brouilleur d’ondes pour empêcher la communication entre les différents outils de production. Cela risque de complètement bloquer la production de l’usine. C’est là que nous intervenons: nous détectons et neutralisons le brouilleur d’ondes. Nos solutions s’adressent au monde de l’industrie, aux sites logistiques, aux transports mais également aux applications militaires. Notre cible est donc assez large.
Votre marché est-il uniquement français ?
En fait non, car nous sommes issus de l’incubateur de start-ups Alacrité qui fait partie d’un réseau international. ce qui nous ouvre la porte à la discussion avec des sociétés, que ce soit aux États-Unis ou au Canada, par exemple. Par ailleurs, nous avons déjà différents projets sur la scène internationale, surtout sur la partie cybersécurité où il y a un intérêt certain pour l’analyse de l’environnement radiofréquence en continu. Car celui-ci comporte de plus en plus de menaces et se doit d’être surveillé pour tout site où la sécurité est un enjeu critique.
De quoi se compose l’offre Horus Detect and Locate que vous lancez ?
Notre première solution est axée sur la détection d’intrusion. Le principe est simple, des capteurs filaires reliés à un serveur sur le site vont enregistrer l’activité d’un point de vue radio et sans émettre, de façon entièrement passive. Pour vous donner un exemple concret, l’un des sites industriels avec lequel nous travaillons est sans barrière, complètement ouvert. Il est censé ne pas y avoir d’activité la nuit sur le site.
Par conséquent, personne ne doit s’y trouver. Dès qu’une personne cherche à y rentrer avec une voiture, un téléphone portable, des appareils connectés ou via des drones sur le site, les dirigeants vont être prévenus par une alerte via un mail ou un SMS. Notre logiciel va détecter et localiser grâce aux capteurs tous les appareils émetteurs.
Le client y a bien sûr accès et a la possibilité de voir la carte en temps réel des différentes activités, configurer les zones avec des horaires et disposer d’un historique des alertes. Et, dans la mesure où l’entreprise possède déjà un superviseur, nous proposons d’installer une interface de programmation d’application (API) qui viendra se connecter à ses différents systèmes.
Quels moyens mettez-vous en place pour éviter les fausses alertes ?
Pour minimiser les faux positifs, nous réalisons des niveaux de criticité. Ils sont établis à la fois par le nombre de détection et en fonction des zones, selon leur niveau d’importance. Mis bout en bout avec la grande portée et couverture dont dispose la détection par radiofréquence, le taux de fausses alertes reste en fait relativement faible. Bien sûr, ce genre de système s’additionne à ceux déjà existants (notamment les caméras de vidéosurveillance) pour assurer une sécurité maximale.
Propos recueillis par Maxence Rysmann
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