Pour son premier colloque, l’association Raid Aventure Organisation a débattu de thèmes comme « Les forces de l’ordre dans les quartiers sensibles : un profond malaise », « La police vue par la jeunesse : stéréotypes et amalgames réciproques » et « Politique de la ville : 40 ans après, quels résultats ? ».
Les comptes-rendus de la première édition du colloque « Rapprochement jeunes-police », qui s’est tenue le 4 octobre 2019 au Conseil régional d’Île-de-France, hémicycle Simone Veil, viennent d’être dévoilés. Organisé à l’initiative de Raid Aventure Organisation et de son président, Bruno Pomart, ancien membre du RAID, cet événement a été conçu en partenariat avec la région et Patrick Karam, vice-président de la région Île-de-France chargé des sports, des loisirs, de la jeunesse, de la citoyenneté et de la vie associative, avec le soutien de Jean-Michel Fauvergue, patron du RAID de 2013 à 2017 et actuel député de la 8ème circonscription de Seine-et-Marne.
Un espace de réflexion pour réconcilier jeunes et forces de l’ordre
L’idée d’un tel événement est née de la volonté de créer un espace de réflexion à long terme où il sera possible d’imaginer des solutions d’avenir pour un rapprochement entre jeunes et police. Dans un contexte où le clivage entre les autorités et les citoyens est de plus en plus profond, il était en effet essentiel d’éveiller les consciences et de lancer un appel à la mobilisation pour enrayer le malaise entre la jeunesse française et les forces de l’ordre. Tant s’agissant du nombre de participants, que de la qualité des interventions et des échanges qui s’y sont déroulés, cet événement a constitué un véritable succès, rassemblant notamment une soixantaine de jeunes suivis par la Fondation des Apprentis d’Auteuil, une trentaine d’associations, et une centaine de responsables institutionnels (élus de collectivités, ministère de l’Intérieur, délégués du préfet et sous-préfets) touchés par le sujet.
Sécurité publique pour les pros, sécurité civile pour tous
Pour les tables rondes, trois thèmes ont été retenus : « Les forces de l’ordre dans les quartiers sensibles : un profond malaise », « La police vue par la jeunesse : stéréotypes et amalgames réciproques », « Politique de la ville : 40 ans après, quels résultats ? » Un temps pour les débats et les questions du public a été laissé après chaque table ronde, durant lesquels les échanges ont été passionnés, attentifs, concentrés, menés dans le respect des points de vue de chacun. Les conclusions qui en sont ressorties sont les suivantes : la sécurité publique est l’affaire des professionnels mais la sécurité civile est de notre ressort à tous.
Autrement dit, nous avons tous un rôle à jouer dans la satisfaction du besoin de sécurité manifesté à travers tout notre pays. Que ce soit par notre engagement associatif, dont le rôle dans la cohésion sociale est primordial, par notre autorité de parents, ou simplement par notre conscience civique qui doit nous pousser à intervenir au moindre signe de débordement violent.
Ré-humanisation
La communication et la pédagogie doivent être remises au centre des relations jeunes-polices. En effet, mieux on se connaît, plus on se respecte. La ré-humanisation doit être le mot d’ordre d’un rapport apaisé à l’autre et à l’autorité, véritable défi à l’heure du tout numérique mais défi incontournable pour l’avenir de notre démocratie. Enfin, les politiques de la ville ont certes produit des bilans nuancés mais les abandonner serait une erreur. De fait, les quartiers ont besoin d’un engagement accru de l’État ainsi que d’une plus grande latitude accordée à la créativité et à l’innovation. Ce qui peut passer par une réorientation d’une partie des crédits de la politique de la ville vers les associations dont les actions moins coûteuses se révèlent particulièrement efficaces. Ainsi que vers le soutien aux entreprises locales, plus à même de s’implanter durablement.
Un nouveau rendez-vous à l’Assemblée nationale
« La sécurité et le vivre ensemble, c’est l’affaire de nous tous », concluait Bruno Pomart. Suite aux débats, ce colloque s’est prolongé avec une démonstration du dispositif Prox’ par les policiers bénévoles de l’association Raid Aventure Organisation avec les 60 jeunes présents. Ce dispositif orchestre au cœur des quartiers des moments privilégiés de rencontre entre les policiers et les jeunes. Lesquels ont alors l’occasion de dialoguer ensemble, répondre aux interrogations réciproques et ainsi lever les malentendus. Forte de ce premier succès, l’association donne d’ores et déjà rendez-vous à tous ceux que les questions de sécurité, de rapport à la jeunesse et de vie dans les quartiers dits « sensibles » intéressent, pour une deuxième édition, qui aura lieu début 2020 à l’Assemblée nationale.
Erick Haehnsen
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