Finaliste du concours mondial Hello Tomorrow 2020, cette PME a inventé une mousse rigide isolante et incombustible. Fabriquée à partir d'argile et de kaolin mélangés à des liants d'origine agroalimentaire, elle protège les ouvrages contre le feu. Point fort, elle ne produit pas d'émanation toxique en cas d'incendie.
La Smart City sera plus sûre et plus respectueuse de la santé des citoyens et des professionnels. La startup Ipsiis y contribue avec des mousses minérales rigides à la fois isolantes, légères et incombustibles. Cette dernière propriété intéresse la protection des bâtiments contre le feu.Pour produire ce matériau breveté, ce fabricant utilise des argiles et des kaolins mis en suspension aqueuse avec des liants. Lesquels proviennent de sous-produits de l’industrie agroalimentaire.
Des études en cours avec des acteurs de la construction
Après avoir cuit le matériau à haute température, Ipsiis le découpe en blocs et panneaux de mousse céramisée. De quoi isoler des ouvrages existants contre le feu. Gros avantage de cette mousse céramisée, en cas d’incendie, elle supporte des températures supérieures à 1000 degrés. Et cela, sans dégager d’émanation toxique. Des tests ont démarré. « Nous menons notamment des études sur la protection incendie d’ouvrages avec des acteurs de la construction », indique d’ailleurs Yves Le Corfec, le fondateur de l’entreprise. Basée à Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne), l’entreprise fait partie des quelques 80 finalistes de Hello Tomorrow, un concours dédié aux sciences et aux Deeptech. La PME francilienne figure dans la catégorie Smart City. L’annonce des résultats se fera en septembre.
Un nouveau site de production en 2021
Pour l’heure, la PME compte une demi-douzaine de personnes dont deux ingénieurs et un jeune docteur Cifre. Ipsiis l’a embauché juste après sa thèse. « Le sujet portait sur l’optimisation du processus de fabrication de nos mousses minérales », se souvient Yves Le Corfec. Le dirigeant a mené des recherches dans ce cadre avec AgroParisTech & CentraleSupelec. Aujourd’hui, l’entreprise produit sur le site de Moissy-Cramayel des mousses à raison de quelques dizaines de m³ par mois. « Pour 2021, nous avons prévu de construire une unité de production qui en produira une centaine, soit 1000 à 2000 m3/an », prévoit le dirigeant. Ce dernier recherche des partenaires afin d’installer le futur site industriel en France ou en Europe. D’ici là, l’entreprise va continuer ses investigations afin de recycler les fines issues de la production de tuiles, céramiques, etc. Des gisements dont les industriels ne savent encore que faire.
Eliane Kan
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