Alimentation déséquilibrée, longues périodes en position assise et environnements de travail stressants contribuent à accroître le surpoids de la population européenne dont la proportion de personnes obèses a doublé au cours des vingt dernières années. Les conducteurs de camion sont particulièrement concernés par ce problème.
Volvo Trucks a donc décidé d’intégrer à son programme de formation des conducteurs un volet consacré à l’impact de leur alimentation sur leur santé qui affecte leur qualité de vie personnelle et leur niveau de compétences professionnelles. « Nous leur prodiguons des conseils et des suggestions pour une meilleure hygiène de vie », explique Lucien van Zullen, chargé de la formation des conducteurs chez Volvo Trucks en Hollande.
« Il ne s’agit pas vraiment d’enseigner une science exacte, mais plutôt d’expliquer aux conducteurs comment ils peuvent adopter une alimentation et un mode de vie plus sains. Nous leur conseillons de prendre un petit déjeuner, de se rendre au travail à vélo plutôt qu’en voiture et d’essayer de manger davantage de légumes. Nous leur faisons aussi des suggestions sur le type d’exercice physique pouvant être effectué dans la cabine de leur véhicule. La solution se trouve dans ce genre de petits détails. » Lors de la formation, les participants apprennent également comment les différents types d’aliments affectent non seulement leur condition physique, mais aussi leur humeur et leur capacité de concentration.
L’indice de masse corporelle moyen des conducteurs européens longue distance est de 28, soit seulement deux points en-dessous de la définition officielle de l’obésité. C’est ce qu’a révélé une étude menée par Volvo Trucks auprès de 2 300 conducteurs européens.
Mais pourquoi l’hygiène de vie des conducteurs de camion est-elle si déplorable ?
En 2009, Inge Van Bogerijen de l’Institut du sport et de la santé de l’université d’Utrecht s’est penchée sur cette question et a présenté les résultats de ses recherches dans un rapport spécial. Elle est parvenue à la conclusion que ces conducteurs évoluent dans un environnement très particulier et comparable à aucun autre, tant sur le plan physique que social. « Les conditions de travail des chauffeurs routiers constituent un obstacle à un mode de vie plus sain. Dans le cadre de mon étude, j’ai constaté que bon nombre d’entre eux souhaiteraient adopter un meilleur style de vie mais qu’ils ont le sentiment que, d’un point de vue pratique, les possibilités qui leur sont offertes sont très limitées », explique Inge Van Bogerijen.
La cause première de la mauvaise hygiène de vie des conducteurs semble être les aliments très riches en graisses servis dans les relais routiers, auxquels s’ajoutent le caractère sédentaire de leur profession et le manque de temps chronique dû à leurs longues journées de travail.
« Les restaurants routiers proposent également des repas plus sains mais ceux-ci présentent souvent l’inconvénient d’être beaucoup plus onéreux. Les conducteurs ne veulent pas ou, dans bien des cas, ne peuvent pas se permettre de telles dépenses, affirme Inge Van Bogerijen. En outre, les aires de repos ne favorisent pas vraiment l’exercice physique. Rares sont celles disposant d’un équipement de sport et, à l’intérieur de la cabine, l’espace est évidemment très limité pour s’adonner à ce type d’activité. »
Toutefois, les conducteurs ne sont pas seuls responsables de l’amélioration de leur hygiène de vie car leurs employeurs peuvent également jouer un rôle considérable. La société de transport néerlandaise Nijhof-Wassink fait partie des entreprises – de plus en plus nombreuses –, qui ont conscience de l’importance de la prévention en matière de santé. Cette société autorise ses employés à participer à un programme consacré à l’adoption d’un mode de vie plus sain, ce qui lui assure en retour de disposer de conducteurs en meilleure santé.
« Il s’agit d’une situation gagnant-gagnant dans laquelle le conducteur est en meilleure forme et ainsi plus actif. Cela nous permet en parallèle de réduire nos coûts, explique Jogé Nijhof, copropriétaire de Nijhof-Wassink. Nous y gagnons car nos employés s’absentent moins souvent pour des raisons de santé. Une journée d’arrêt de travail représente la perte d’une somme d’argent importante qui peut tout à fait être investie dans un programme de formation. Tout fonctionne beaucoup mieux dès lors que les employés sont satisfaits. C’est aussi simple que ça. »
Les sociétés de transport montrent alors un réel intérêt pour le bien-être de leurs conducteurs. « Les employés en bonne santé sont moins fatigués, plus enclins à travailler et plus concentrés, explique Lucien van Zullen. Miser sur le bien-être de ses employés est donc une solution rentable s’inscrivant sur le long terme car, sur le plan de la sécurité, il apparaît tout aussi important d’investir dans des camions fiables que dans des conducteurs en bonne santé. »
35 000 conducteurs formés
« Santé et premiers secours » (Health and First Aid) est le thème de l’une des formations du programme pour les conducteurs Volvo Trucks. Pour l’heure, plus de 35 000 conducteurs européens ont suivi les différents modules de formation proposés par Volvo Trucks en collaboration avec son réseau.
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