La startup Omni vient d'inventer un kit qui s'adapte d'un côté à un fauteuil roulant et, de l'autre, à une trottinette électrique. En motorisant ainsi un fauteuil roulant à moindre coût, cette innovation facilite l'intégration des travailleurs handicapés.
Difficile pour une personne en fauteuil roulant de se rendre à son travail. En ville, elles se heurtent à différents obstacles. À commencer par la hauteur des trottoirs, la présence de pavés sur la chaussée, les côtes à gravir, etc. Résultat, effectuer un parcours en fauteuil roulant prend deux fois plus de temps.
Une simple fixation
« Sans compter les troubles musculosquelettiques encourus au niveau des épaules », soulève Noé Vinot Kahn, PDG et cofondateur de la startup Omni. Cette jeune entreprise créée en 2018 commercialise depuis cette année un système astucieux qui permet de motoriser la plupart des fauteuils roulants avec une simple trottinette électrique du marché. De quoi diviser par quatre le prix habituel d’un équipement motorisé. Omni commercialise sur son site son fameux kit de fixation baptisé “Globetrotter”. Lequel se comporte une fixation à poser sur la trottinette afin de recevoir une barre amovible qui se fixe sur le fauteuil.
Approche par le Design Thinking
Ce système apparemment très simple à mettre en œuvre (des vidéos sont disponibles) résulte de la démarche de Design Thinking basée sur “l’expérience utilisateur” adoptée par les cinq cofondateurs de l’entreprise. À commencer par Noé Vinot-Kahn, doublement diplômé de l’Ecole nationale supérieure des ponts et chaussées et d’un Master de Design Thinking de l’université de Stanford (Californie, Etats-Unis). C’est à cette occasion qu’il a rencontré trois de ses futurs associés.
50 volontaires associés à la démarche
Parmi les cinq cofondateurs d’Omni, citons aussi Charlotte Alaux, diplômée d’un Master obtenu à l’école de management Léonard de Vinci. Cette dernière a joué un rôle clé dans la conception et le développement de la solution puisqu’elle a perdu l’usage de ses jambes à l’âge de 4 ans. Bien sûr, elle fait d’ailleurs partie des 50 volontaires qui ont contribué à élaborer la solution. Laquelle résulte des enseignements tirés d’une quinzaine de prototypes réalisés.
500 000 euros déjà levés
Pour financer ses développements, Omni a bénéficié dès l’origine du soutien financier et logistique de la fondation Safran. À cela se sont ajoutés d’autres aides. Au total, Omni a recueilli 500 000 euros de subventions et de prêts. Pour l’heure, la startup a vendu plus d’une soixantaine de Globetrotters. Elle compte en commercialiser plusieurs centaines l’an prochain.
Eliane Kan
Commentez