Une étude de la Neoma Business School a interrogé durant cinq semaines un échantillon de 159 employés durant la pandémie. Elle révèle que cette situation de crise révèle et accentue les traits de personnalité des dirigeants narcissiques vulnérables.
Les dirigeants narcissiques vulnérables sont particulièrement susceptibles de stresser les employés dans les situations de crise, révèle une nouvelle étude de la Neoma Business School. Birgit Schyns, professeur émérite de People & Organisations à la Neoma, et ses coauteurs ont analysé les données d’enquête sur les travailleurs du secteur de l’éducation au Royaume-Uni durant la pandémie de COVID-19. Dans le cadre de cinq enquêtes hebdomadaires, les personnes interrogées ont fait part de leurs niveaux de stress et d’inquiétude liés au coronavirus. Mais également de leur expérience en matière de leadership narcissique vulnérable. Il s’agit d’une forme instable de leadership caractérisée par le sentiment dissimulé d’avoir droit à quelque chose. Ces dirigeants cachent leur narcissisme derrière une fausse modestie.
159 personnes interrogées
Publiée dans le European Journal of Work and Organizational Psychology, l’étude se base sur un échantillon de 159 personnes touchées par l’incertitude sur leur lieu de travail. Il s’agit en l’occurrence du secteur de l’éducation britannique au cours des premières semaines de la pandémie. Les résultats suggèrent que les comportements narcissiques vulnérables du leader sont corrélés au niveau de stress des employés.
Un stress élevé
L’étude montre que le narcissisme vulnérable des dirigeants peut irriter les employés en raison de sa nature antagoniste et névrotique. En effet, les employés soumis à ce type de comportement ont déclaré ressentir un stress proportionnel à leur niveau d’exposition aux comportements narcissiques vulnérables de leurs responsables.
Des employés plus sollicités
« Les ressources sont souvent limitées dans les situations de crise, or les leaders narcissiques vulnérables sollicitent encore plus leurs collaborateurs. Par exemple en ne leur donnant aucune directive sur la manière d’atteindre les objectifs ou en les blâmant pour leurs propres lacunes. Les employés, qui manquent déjà de temps et d’énergie, doivent s’investir davantage pour comprendre le comportement de leur chef », explique le professeur Schyns.
Identifier les red flags
Pour éviter ce genre de situation, les chercheurs suggèrent de surveiller les signes avant-coureurs d’un leadership narcissique. Comme le fait de punir les employés lorsqu’ils prennent des initiatives. Quant aux victimes, elles pourraient bénéficier d’une meilleure protection en adaptant le management et les ressources humaines à ce type de comportements.
Ségolène Kahn
Commentez