La start-up Safee a développé une coque de téléphone d’auto-défense : en cas de violence, elle déclenche une alarme sonore de 130 décibels pour repousser l’agresseur.
Pour lutter contre les agressions et les violences conjugales, les dispositifs de défense s’aiguisent avec le développement des objets connectés. En témoigne une innovation développée par la start-up lyonnaise Safee. Il s’agit d’une coque de téléphone intelligente, capable de prévenir ses contacts d’urgence, de déclencher la caméra du téléphone ainsi qu’une alarme dissuasive. De quoi remplacer les bombes lacrymo dans son sac à main… Pour cette invention, la start-up a décroché le prix de la meilleure innovation mondiale au prestigieux salon CES de Las Vegas en janvier 2023.
Une alarme sonore
Parmi les fonctions les plus efficaces, l’utilisateur peut activer une alarme sonore de 130 décibels afin de dissuader l’agresseur. Pour cela, il lui suffit d’appuyer trois fois sur le bouton de la coque qui déclenche également un flash. Au prix de 59,90 euros, la coque est liée à une appli dont l’abonnement mensuel coûte 2,90 euros. Cette appli fournit de nombreuses autres fonctionnalités anti-agression.
Géolocalisation du smartphone
« En plus d’effrayer, les gens autour sont prévenus via le bruit et la géolocalisation du smartphone. Les deux caméras et le micro permettent d’enregistrer la scène et de prévenir les contacts d’urgence préalablement enregistrés » indique Luc Nadier, fondateur de Safee. Les enregistrements issus de cet incident sont alors conservés et peuvent faire office de preuve en cas de dépôt de plainte.
Une solution contre les violences conjugales
En règle générale, ce type de dispositif fonctionne surtout en extérieur dans un lieu public où l’alerte sonore dissuade l’agresseur et prévient les passants. Or, en ce qui concerne les violences conjugales, celles-ci se déroulent en privé, à l’abri des regards. Dans ces cas, le déclenchement d’une alarme pourrait provoquer l’effet inverse. La coque propose donc un « mode silencieux » qui alertera les proches et enregistrera la scène sans émettre d’alarme. « Nous travaillons sur une intégration d’IA qui pourrait analyser la situation et les blessures éventuelles, pour alerter directement les secours. Cela fera l’objet d’un nouveau développement dans six mois », explique Luc Nadier.
106 femmes tuées en 2022
Pour rappel, les violences conjugales concernent en France 208 000 victimes en 2021 dont 87 % de femmes, selon la Préfecture de police. En 2022, 106 femmes ont péri sous les coups de leurs conjoints ou ex-conjoints. Depuis novembre 2023, l’on dénombre 114 féminicides…
Ségolène Kahn
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