Alors que près de 200 milliards d’emails sont échangés chaque jour dans le monde, la difficulté de gérer ses messages s’accroît également. Face à cela, la start-up Timyo, acronyme de Time is My Own, vient de lancer une application qui permet, pour chaque email, de voir si une réponse est attendue et pour quand. Disponible sur iOS et Android, cette application qui gère déjà 20 millions d’emails par mois, intéresse des investisseurs importants tels que le groupe Artemis ou Jacques-Antoine Granjon (fondateur de Ventes-Privées) auprès desquels la start-up a levé 6,5 millions de dollars.
Refuser la « tyrannie de l’immédiateté »
Face à la culpabilité de ne pas répondre tout de suite, de nombreux employés peinent à « décrocher », certains continuent à travailler le soir ou le week-end, voire se sentent obligés de répondre même en pleine nuit. Encourageant ainsi leurs responsable à appliquer une certaine tyrannie de l’immédiateté. « Je pense que la France est à l’avant-garde d’une tendance de fond, qui se traduit notamment par la loi sur le droit à la déconnexion, qui impose la mise en place par l’entreprise de dispositifs de régulation de l’utilisation des outils numériques », estime Fabrice Dumans, fondateur de la start-up qui ambitionne de changer en profondeur les mentalités en entreprise, tant au niveau des rapports hiérarchiques que des moyens de communication ou de la gestion du temps. Pour cela, ce dernier considère qu’il faut avant tout « orchestrer les priorités entre temps long et temps court ». D’où l’idée de classer les emails selon leur caractère plus ou moins urgent.
Un classement des email par code couleur
L’idée est simple, il s’agit de classer les échanges par ordre de priorité : à chaque email envoyé ou reçu, l’application permet de savoir si une réponse est attendue et dans quels délais. Pour cela, le classement est régi par un principe de code couleur indiquant le niveau de priorité de chaque email. Pour installer ce mode de fonctionnement, pas besoin de changer d’adresse email, ni de fournisseur de messagerie, la solution se télécharge via les applications pour smartphone ou via des extensions sur ordinateur telles que Chrome et Outlook.
En finir avec « l’infobésité » en entreprise
Selon la start-up, un salarié consulterait en moyenne 1.440 fois sa boîte email par semaine. Chaque consultation lui nécessiterait environ 15 minutes pour retrouver son niveau de concentration. Générant une perte de productivité qui pourrait s’élever à 650 milliards de dollars chaque année. Sans compter l’augmentation du stress et des risques de burn-out dus à l’hyper-connectivité.
Ségolène Kahn
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