Depuis la crise sanitaire, le moral des salariés semble au plus bas. En témoigne une étude réalisée par la start-up espagnole Factorial qui a questionné plus de 1 000 Français sur le sens qu’ils accordent à leur profession.
Vivre pour travailler ou travailler pour vivre ? Telle est la question que se pose Factorial, la start-up espagnole spécialiste des RH qui vient de publier une étude concernant l’impact de la pandémie sur le moral des travailleurs dans notre pays. Réalisée avec l’institut de sondage OpinionWay auprès de 1 000 salariés, l’enquête interroge l’évolution des Français sur leur vision du travail depuis le début de la crise sanitaire.
Un bouleversement organisationnel
Il faut dire que la pandémie et les mesures sanitaires pour limiter la propagation du virus ont profondément bouleversé les organisations, et donc forcément impacté leurs employés. « Le changement soudain de leurs conditions de travail (chômage partiel, télétravail, arrêt total de l’activité etc.) mais aussi des relations avec leurs collègues ont également engendré une nouvelle perception de leur vie », estime Factorial.
Un sentiment de désillusion
Et cette nouvelle perception s’avère plutôt négative. Ainsi l’étude remarque-t-elle que 33 % des interrogés ont perdu tout sens en leur activité professionnelle depuis le début de la crise avec notamment 42 % dans la catégorie des salariés. Un chiffre « particulièrement éloquent » selon la start-up qui témoigne d’un sentiment de désenchantement des répondants.
Le travail baisse en importance
En conséquence, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée s’en trouve modifié. « S’il pouvait y avoir un léger déséquilibre « acceptable » en faveur de son activité professionnelle avant le début de la pandémie, une prise de conscience semble avoir émergé pour de nombreux travailleurs », rapportent les enquêteurs. De fait, plus d’un Français sur deux (58 %) accorde moins d’importance à son travail qu’à sa vie personnelle.
Une baisse de motivation
« Par ailleurs, les motivations des Français pour le travail semblent avoir également changé. À l’évidence, pour une grande majorité des personnes interrogées, il ne s’agit plus de vivre pour travailler mais bien de travailler pour vivre », constate l’étude. De fait, 68 % des sondés affirment que leur travail représente avant tout une nécessité alimentaire et 62% déclarent que, si cela leur était possible, elles cesseraient tout bonnement leur activité professionnelle.
Plus d’un tiers n’a pas renoncé à l’ambition
Malgré un moral au plus bas pour une grande part des travailleurs français, deux visions semblent s’opposer. Il reste une frange des actifs qui n’a pas jeté l’éponge : pour 37 % d’entre eux, l’objectif principal dans leur vie reste l’ambition professionnelle. Et, pour 42 %, décrocher une promotion reste un véritable objectif de vie.
Ségolène Kahn
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