Cette innovation pourrait bien permettre aux salariés de retourner au travail : la MedTech Grapheal met au point un test qui, grâce au graphène polymère, détecte le virus en cinq minutes. Les résultats du test arrivant directement sur le smartphone de l’utilisateur.
Face à la crise sanitaire, Grapheal, une MedTech (1) tricolore, se prépare à démocratiser le dépistage de la Covid-19. Il s’agit d’un test salivaire numérique associé à un smartphone, capable de délivrer son résultat en seulement cinq minutes. À l’origine de cette innovation, son PDG, Vincent Bouchiat, un ancien directeur de recherche au CNRS (1) à l’Institut Néel de Grenoble. Créée il y a deux ans, la jeune pousse suscite de grands espoirs. D’ailleurs, elle vient de lever 1,9 million d’euros auprès du fonds belge Novalis Biotech et d’investisseurs privés. En outre, elle a aussi mobilisé des subventions, prêts et obligations convertibles auprès de Bpifrance. Il faut dire que son invention pourrait intéresser les entreprises qui veulent protéger leurs salariés. Ainsi que les établissements qui génèrent d’important flux de visiteurs.
Une MedTech spécialisée dans la biodétection
Spécialisée dans la biodétection, Grapheal va pouvoir booster sa R&D. Son objectif : commercialiser d’ici fin 2021 TestNPass, un test Covid-19 salivaire numérique ultra-rapide. Une innovation qui « suscite l’intérêt des pouvoirs publics comme du privé », indique un communiqué de la start-up.
Un test en cinq minutes
« Actuellement au stade de prototype, ce test numérique détecte la présence des virus en 5 minutes », garantit Grapheal. Pour cela, « le signal est capturé électroniquement sur le biocapteur. Ce qui accélère le dépistage et permet un transfert numérique sécurisé du résultat ». Ensuite, le résultat migre vers une étiquette RFID qui garantit la confidentialité des utilisateurs. De quoi respecter les consignes du RGPD.
Un nanomatériau pour détecter le virus
Particularité : le dispositif ne requiert aucun équipement de lecture supplémentaire. Un smartphone suffit. Pour cela, le test exploite une technologie connue en télémédecine : le graphène sur polymère. « Ce nanomatériau composé de carbone pur ultra-fin recèle de bonnes propriétés électriques, mécaniques et de résistance à la corrosion. Il détecte avec précision un phénomène biologique », précise Grapheal.
Une association de signal biochimique et physique
Concrètement, le test se présente sous la forme d’un biocapteur constitué d’une puce électronique intégrée au graphène. « Cette association entre un élément biologique et un transducteur transforme le signal biochimique en signal physique quantifiable », détaille le communiqué. Reste à transmettre l’information au smartphone via une application dédiée.
Un test qui coûte 10 euros
Avec un prix de vente de 10 euros, ce test de dépistage pourrait intéresser de nombreux secteurs d’activité. En particulier les structures générant des flux importants de personnes. Comme les aéroports, les salons, les congrès et autres événements culturels. Sans compter les entreprises qui veulent protéger leurs salariés dont l’activité n’autorise pas le télétravail.
Un premier essai fin février
Pour l’heure, la solution, au stade de prototype depuis novembre dernier, pourrait sortir fin 2021. « Un premier essai sur une cohorte d’environ soixante volontaires va être conduit par le Centre de virologie du CHU Grenoble Alpes. ll débutera fin février et durera deux mois », ajoute la start-up iséroise. Cette expérimentation permettra de comparer le test salivaire à la technique de référence par RT-PCR. Si la technologie démontre sa fiabilité, une seconde expérimentation aura lieu sur un échantillon de personnes plus important.
Ségolène Kahn
(1) start-up spécialisée en technologies médicales
(2) Centre national de la recherche scientifique
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