Mis au point par Nippon Electric Company (NEC), ce système biométrique offre une fiabilité à 99,9%. Il serait capable de reconnaître des visages, même masqués.
En plein essor ces dernières années, la reconnaissance faciale subit un sérieux revers de médaille, depuis la crise du Covid-19… et l’obligation de porter un masque ! Cachés à moitié, les visages rendent leur identification impossible à un système biométrique. Impossible ? Pas tout à fait. Le japonais Nippon Electric Company (NEC) vient de dévoiler un système capable d’identifier les individus portant un masque facial.
Un système qui cible les zones non couvertes du visage
Dans un communiqué, la firme nippone a indiqué que sa nouvelle solution de reconnaissance faciale « se concentre sur les zones entourant les yeux d’un individu n’étant pas couvertes par un masque facial pour en extraire les caractéristiques et les analyser ». En moins d’une seconde, et avec un taux de précision de 99,9 %, le système identifie une personne masquée, garantit le fabricant.
Une base de données de visages
« Une fois que le moteur d’identification détecte la présence d’un masque facial sur un visage, l’algorithme de reconnaissance faciale le plus approprié est alors utilisé pour extraire et recouper les caractéristiques de chaque individu, indique NEC. Cela permet une identification ultra-précise. Même lorsque l’image traitée inclut à la fois des porteurs de masque et des individus n’en portant pas ». Sachant que, pour que l’outil puisse fonctionner, l’utilisateur doit avoir préalablement enregistré une photo de son visage dans le système.
Des compagnies aériennes déjà sur le coup
Concrètement, la firme japonaise vise les entreprises et commerces dotés de caméras thermiques à leur entrée. NEC vise également les paiements automatisés pour ses magasins à Tokyo. Les compagnies aériennes Lufthansa et Swiss International Airlines s’en seraient d’ailleurs déjà procuré. Quant à la police londonienne, elle exploite selon la BBC, NeoFace de NEC pour identifier des individus recherchés ou suspects dans une foule.
Un chiffre d’affaire prévisionnel de 970 millions de dollars
Pour l’heure, NEC n’a pas souhaité dévoiler le prix de sa solution. Toujours est-il que la firme vise un chiffre d’affaires de 100 milliards de yens. Soit environ 970 millions de dollars en 2021. Dont une partie notable concerne ses activités dans la biométrie et l’analyse vidéo.
Un secteur à l’éthique contestable
Bien sûr, ce système comme tout ce qui concerne la reconnaissance faciale suscite de nombreuses polémiques. En question la vie privée des utilisateurs, pas toujours respectée mais aussi les biais racistes. À ce titre, IBM a récemment annoncé y renoncer. De même que Microsoft a décidé remettre en question ses investissements dans ce domaine. Il faut dire que les scandales visant la reconnaissance faciale ne manquent pas. Ainsi en décembre dernier, le géant chinois Huawei était accusé d’avoir mis au point un outil pour identifier les Ouïghours. Une population musulmane du Xinjiang persécutée par le gouvernement chinois.
Ségolène Kahn
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