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Sûreté et sécurité

Un système autonome pour se repérer dans un bâtiment

Les chercheurs de l'Ifsttar développent un système autonome et universel de géolocalisation dans un bâtiment pour aider les agents des forces publiques ou privées à se localiser, dans un lieu clos ou dans la ville, sans avoir recours aux signaux GPS.

En cas d’attaque dans un établissement recevant du public, par exemple une école ou un centre commercial, il est indispensable que les agents d’intervention d’urgence, civils comme militaires, puissent se localiser dans l’espace. En l’absence de signaux GPS ou Galileo, leur géolocalisation peut en principe s’appuyer sur des balises radio, WiFi, RFID etc. Mais ce type d’infrastructure radio peut être mis hors d’usage par l’utilisation malveillante de brouilleurs de fréquence. Un risque qui pousse les chercheurs à réfléchir à des solutions alternatives.

Un dispositif d’une grande précision
A commencer par Valérie Renaudin, directrice du laboratoire Geoloc à l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar). Avec son équipe, elle a développé un nouveau système de géolocalisation autonome et universel fonctionnant aussi bien dans un bâtiment ou dans la ville. De taille et de poids réduits, le boîtier prototype tient dans la paume des mains et ne pèse que 200 grammes. Baptisé Persy, pour Personal Reference System, il se porte au pied. Disposant de 4 heures d’autonomie, il intègre une centrale inertielle associée à des accéléromètre, gyromètre et magnétomètre 3 axes. Il est également conçu pour traiter les signaux issus de satellites, grâce à la capacité de l’équipe à fusionner les données des capteurs tout en corrigeant les dérives éventuelles. Résultat : les erreurs générées sont minimes. Elles ne représentent que 0,3% de la distance parcourue par le porteur du boîtier.

Un outil pour le fantassin de demain
Prometteuse, cette solution est en cours de déploiement au sein du projet Cyborgloc auquel participe l’Ifsttar aux côtés de PME. Avec ses partenaires, le laboratoire se mesure à quatre autres consortiums dans le cadre du challenge Malin (Maîtrise de la localisation indoor) lancé en 2017 par l’Association Nationale de la Recherche (ANR) et la Direction Générale de l’Armement (DGA). Dotée d’un budget de 3 millions d’euros sur trois ans, cette compétition technologique a pour objectif d’aider le fantassin à se localiser dans un milieu clos. Le laboratoire a également conçu une autre version de boitier prototype, destiné à l’accompagnement du voyageur en transport multimodal avec des capteurs grand public. Baptisé Ulis, pour Ubiquitous Localization with Inertial Sensors and Satellites, il se porte aussi bien dans la main qu’accroché sur un guidon de vélo ou placé dans une voiture. Les erreurs générées par les derniers algorithmes du laboratoire ne sont que de l’ordre de 4 à 5% de la distance parcourue par le voyageur.

Eliane Kan

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