Financé par les pouvoirs publics à hauteur de 850.000 euros sur trois ans, ce projet porté par quatre organismes publics et privés veut amener les cadres et dirigeants mais aussi les futurs managers et ingénieurs à intégrer le facteur humain au cœur des projets de transformation des entreprises.
Miser sur la santé et la qualité de vie au travail peut contribuer à réduire l’absentéisme et le turn-over tout en améliorant la compétitivité de l’entreprise. Ces enjeux sont d’ailleurs au centre du projet territorial « Santé, Qualité de Vie au Travail et Performance Globale » mené en région Auvergne-Rhône-Alpes. Lancé fin 2015 pour une durée de trois ans, il s’inscrit en cohérence avec les orientations du PST3 (Plan Santé Travail 3 de l’Etat 2016/2020) et celles du plan régional « Industrie du Futur ». Quatre organismes publics et privés sont mobilisés sur ce projet. A savoir, l’Aravis-Aract (Agence Rhône-Alpes pour la valorisation de l’innovation sociale, l’Agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail Auvergne-Rhône-Alpes), membre du réseau de l’Agance nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) Rhône-Alpes, assureur social qui accompagne les entreprises dans la prévention des risques professionnels, l’Ecole catholique des arts et métiers de Lyon (Ecam), une école d’ingénieurs généralistes qui intègre depuis 2007 les questions de la santé au travail et, enfin, Thésame, centre européen créé il y a 15 ans pour accompagner les entreprises dans la performance industrielle et l’innovation.
Replacer l’humain au coeur des transformations
L’objectif de ces quatre organismes est de sensibiliser et former les dirigeants ainsi que les futurs managers sur les questions de santé, de qualité de vie au travail et de performances durables. Concrètement, le projet s’articulera sur trois axes : l’entreprise, la formation des futurs acteurs et le développement d’outils et de méthodes innovants au service des entreprises. « Nous allons les aider à placer l’humain au coeur de leur projet de transformation », résume Corinne Isaia, chef de projet en charge de ce programme Santé, qualité de vie au travail. Des expérimentations seront d’ailleurs menées avec une trentaine d’entreprises ayant l’ambition de s’engager dans un tel processus. Cet axe sera mené sous la responsabilité de Thesame qui est expert dans les domaines de l’excellence organisationnelle, la robotique et la cyber-mécatronique ainsi que la détection, l’émergence et la croissance de projets innovants des startups, PME et grands groupes.
Le projet vise aussi à former les futurs managers et ingénieurs
Le deuxième axe porté par l’Ecam Lyon concerne le développement des compétences des acteurs en charge de la formation continue des salariés de l’entreprise. Il concerne aussi les futurs ingénieurs et managers. L’enjeu est de concevoir et d’améliorer les processus pédagogiques des établissements, de manière à aider les futurs managers à anticiper les évolutions sociétales comme la mondialisation, le durcissement économique, la spécificité des générations, le numérique et l’innovation. Durant ce projet, les participants auront à concevoir et expérimenter de nouvelles plates-formes de pédagogie sur de nouveaux thèmes. Par exemple « Que signifient la santé, la qualité de vie au travail et la performance globale pour le contrôle de gestion et la finance ? » ou encore « Comment réaliser un jeu sérieux sur la santé, la qualité de vie au travail et la performance globale en prise directe avec l’entreprise ? ». Outre l’Ecam Lyon, d’autres écoles d’ingénieurs, de management, d’architectes et des universités ont rejoint le projet. Il s’agit notamment de l’Ecole de management de Lyon, l’Institut supérieur d’agriculture et d’agroalimentaire Rhône-Alpes (Isara), l’Institut national des sciences appliquées (Insa), l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de Lyon et l’Ecole des Mines de Lyon.
Mobiliser la recherche scientifique
Enfin le troisième et dernier axe portera sur la construction et la diffusion de méthodes et d’outils innovants au service des entreprises. Il a été confié à Carsat Rhône-Alpes. « Cet organisme aura la charge de construire une stratégie de déploiement du projet et de mobiliser la recherche scientifique », rapporte Corinne Isaia qui a pour mission de suivre trois chantiers : la création d’outils d’accompagnement pour les entreprises, la formation d’un pool de consultants et enfin l’élaboration d’une stratégie de communication et de promotion du projet qui s’achèvera en décembre 2018. Le projet sera financé à hauteur de 850.000 euros par la Direction régionale des entreprises de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes ainsi que la Carsat Rhône-Alpes.
Eliane KanUn outil de diagnostic santé et performance pour les entreprises disponible en ligne
Savez-vous où se situe votre entreprise dans sa démarche de santé et de performance ? Pour vous aider dans cette démarche, le site Santé et performance propose un diagnostic gratuit et anonymisé ainsi que des pistes d’amélioration et un comparateur. La démarche peut être menée en solo ou à plusieurs. Une quarantaine de questions sont à remplir. Elles portent, entre autres, sur la productivité et le management. « En fonction de leurs réponses, les entreprises se verront proposer un plan d’actions avec des pistes d’amélioration à mettre en place », indique Corinne Isaia. Pour l’heure cet outil est spécifique aux besoins de l’industrie et des services, il devrait être adapté ultérieurement aux besoins d’autres filières comme celle de la Fonction publique. « 250 personnes dont des dirigeants d’entreprises ont déjà utilisé cet outil », rapporte la chef de projet. Des outils d’accompagnement vont d’ailleurs être développés pour aider les entreprises qui auront fait ce diagnostic.
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