Rapide et aisé à mettre en oeuvre, mais également plus sécurisant pour le personnel qui l’opère, le système de détection de traces d’explosif QSB-220 est le nouveau bijou d’Implant Sciences Corporation, un fabricant américain déjà bien connu pour ses modèles de détecteurs sans source radioactive. Un avantage non négligeable pour les aéroports, qui n’ont plus besoin d’attendre le feu vert de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour l’utiliser, comme c’est le cas avec d’autres produits du marché. Ils n’ont pas besoin, non plus, de prévoir une pièce spéciale pour entreposer les produits dangereux sur le lieu de dépistage (en général à l’aéroport, au niveau des dispositifs de contrôle et de fouille des bagages).
Après avoir reçu, il y a environ 8 mois, une certification officielle de l’Administration américaine de la sécurité des transports (Transportation Security Administration – TSA), c’est au tour de la France d’accorder sa confiance à ce nouveau détecteur. Le département Sûreté-Equipements du Service technique de l’aviation civile (Stac), chargé d’agréer, certifier et vérifier les performances de systèmes ou équipements contribuant à la sécurité ou à la sûreté aérienne, lui a accordé sa certification en octobre dernier.
Spectrométrie. Le secret du QSB-220 réside dans un procédé dit de »spectrométrie par déplacement d’ions ». À savoir, une technique qui vise à chauffer une matière puis à analyser la lumière qui s’en dégage (ce qui donne un spectre). Concrètement, l’appareil est capable de détecter des particules présentes en quantité infime (de l’ordre du nanograme). « À partir d’un échantillon de poussières prélevé sur chaque bagage testé, la machine peut en 3 secondes comparer la ‘’signature spectrométrique » des éléments qu’elle identifie avec une base de donnée contenant toutes les signatures connues », détaille Loïc Mechinaud, directeur marketing d’HTDS, un distributeur d’équipements industriels – dont le QS-220. « L’appareil n’est pas nécessairement limité à la seule détection des traces d’explosif. Il peut aussi bien déceler la présence de traces de stupéfiants. Théoriquement, il pourrait même tout détecter. » La seule nécessité, c’est de créer une base de données de signatures chimiques à laquelle le système peut se référer. Au final, l’objectif est de savoir quels passagers ont été en contact avec ces substances avant qu’ils n’entrent dans un avion. Une information qui intéresse aussi bien les agents de sûreté que les services de renseignement.
Guillaume Pierre
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