Créée en 2013, la start-up française OWF Ships convertit son usine flottante de production d’eau désalinisée pour fabriquer jusqu’à 600 tonnes de solutions hydroalcooliques par semaine.
Face au Covid-19, l’industrie française ne cesse de se mobiliser. Rappelons l’engagement des industriels du luxe et de la filière textile pour tisser des masques de protection. De même, citons PSA, Valeo et Schneider Electric qui viennent en aide à Air Liquide pour fabriquer des respirateurs mécaniques. Après Chanel et LVMH, au tour aujourd’hui de la start-up OFW Ships d’apporter son eau au moulin pour produire du gel hydroalcoolique.
Surpris par la pandémie
l’Odeep One (immatriculé OMI 8311883) est son navire-usine. Amarré depuis deux mois au port de Sète (34), il provient d’une flotte de trains-ferries soviétiques. Il a tout juste achevé ses deux premières campagnes de production d’eau douce. L’eau de mer est puisée à 300 m de profondeur durant cinq jours. Puis, pendant deux jours, elle est désalinisée et mise en bouteilles. La capacité horaire de cette Marine Bottling Plant atteint 24 000 bouteilles (de 600 ml) (soit environ 14 000 l). Cependant, la pandémie a pris de court OFW Ships qui était en train de fiabiliser ses processus.
Trois millions de bouteilles à utiliser
Avant même les consignes d’Emmanuel Macron, Régis Révilliod, président de la société, décide d’emblée de confiner tout son équipage. À savoir 46 officiers et marins (machine, pont, usine) sur le bateau. C’est en discutant avec son fils, ingénieur d’armement, qu’est apparue l’idée de convertir son navire-usine. D’où l’intérêt « d’utiliser les trois millions de préformes de bouteilles en stock sur le navire. Afin de contribuer à pallier le manque cruel de solutions hydroalcooliques », rapporte dans LaTribune.fr l’armateur. Ces bouteilles sont en PET (recyclable). En fait, le navire pourrait produire 1 million de bouteilles par semaine, soit 600 tonnes de gel hydro-alcoolique.
Importantes mesures de sécurité anti-incendie
En outre, ce train-ferry est conçu pour transporter et manipuler des matières dangereuses. De fait, il est équipé de 500 détecteurs d’incendie. Ainsi que de 200 têtes d’arrosage et d’une installation de 600 sprinklers. Sans oublier les trois pompes d’incendies d’une capacité de 750 m³/h, la pompe incendie de secours de 300 m³/h, le système d’extinction CO2 et des autres procédés (eau pulvérisée, mousse, poudre et CO2). Quant aux officiers et marins, ils sont tous certifiés pompiers. Autre précision, le navire est isolé dans le port de Sète à plus de 300 mètres de toute habitation et pourrait si nécessaire être déplacé.
En attente d’une autorisation des douanes
Malgré une campagne de communication, les financements pour la mise en production ont quelque peu tardé… mais sont parvenus. Et, selon la société, les commandes tombent : 85 palettes par semaine pour Carrefour, 200 pour Danone, 100 pour Métro. A l’heure actuelle, OFW Ships attend l’autorisation des douanes. C’est la condition sine qua non pour déclencher l’approvisionnement en matières premières et lancer la production.
Erick Haehnsen
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