La PME orléanaise Cilas issue d'ArianeGroup a mis au point un laser Helma-P capable de stopper les drones en plein vol. A la mi-octobre elle s’est livrée à une série de tests concluants sur le site d’essais de missile des Landes du Ministère des Armées.
C’est une première en Europe, et notamment en France. La filiale d’ArianeGroup, Cilas, a mis au point un laser Helma-P qui a réussi à abattre plusieurs drones. Une innovation financée par l’AID (1) et la Région Centre-Val-de-Loire. Pour prouver l’efficacité de cette nouvelle arme high-tech, le leader en Europe des lasers de moyenne puissance s’est livré à une campagne d’essais. De quoi concurrencer les technologies de brouillage de drones…
Une efficacité prouvée
La démonstration s’est déroulée en octobre dernier à Biscarrosse (40) au Centre d’essais de missile des Landes de la DGA (2). Durant une semaine, Cilas a tourné son effecteur laser Helma-P vers des drones en plein vol et réussi à les détruire. « Les résultats se sont montrés prometteurs dès la première semaine. Notamment en raison du temps de neutralisation qui s’est avéré très court », a affirmé le ministère des Armées.
Des tirs effectifs jusqu’à 1 km
« Plusieurs tirs dits »fichants » (tirs vers le sol) ont été réalisés à une distance allant jusqu’à un kilomètre sur différents modèles de drones. Ils ont permis de démontrer l’efficacité du système Helma-P avec la destruction en vol de plusieurs drones », a ajouté le ministère des Armées.
Une technologie plus fiable ?
Il faut savoir que la destruction d’un drone par une arme laser représente une innovation inédite. Tant en France qu’en Europe. D’autant plus importante qu’elle permettrait de diversifier les stratégies de neutralisation pour la sécurité aérienne. Tout en se libérant des contraintes issues du brouillage.
Une arme polyvalente
« L’objectif d’Helma-P est de disposer d’un système d’arme laser polyvalent, permettant la neutralisation de drone ou d’optronique, pouvant évoluer, à terme, jusqu’à la neutralisation de roquette, artillerie et mortier », complète le ministère des Armées. Il précise également que cette technologie pourrait servir à la sécurisation « de convois et unités tactiques ». D’ici là, plusieurs séries d’essais devraient avoir lieu entre 2020 et 2021.
Ségolène Kahn
(1) Agence de l’innovation de défense
(2) Direction générale de l’armement
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