Comme chaque année, l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) présente son bilan sur la qualité de l’air en Europe. Cette année encore, elle souhaite alerter sur le niveau élevé de particules fines dans les zones urbaines.
Malgré les efforts menés, les Européens souffrent encore de la pollution. À cet égard, l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) vient de tirer la sonnette d’alarme dans un récent rapport. L’organisme estime que la pollution de l’air représente encore aujourd’hui le plus grand risque sanitaire lié à l’environnement. Elle concernerait trois personnes sur quatre en Europe.
417 000 décès prématurés
En préambule, l’AEE montre l’étendue des dégâts liés à l’exposition aux particules fines. Ainsi l’organisme fait état de 417 000 décès prématurés dans 41 pays européens en 2018, dont 379 000 dans l’Union européenne (UE) à 28.
Une amélioration sur 10 ans
Malgré ces chiffres inquiétants, l’agence estime qu’il y a pourtant une amélioration de la qualité de l’air en comparaison avec les dix dernières années. De fait, le nombre de décès prématurés a en réalité baissé d’environ 54 %. « Les politiques et actions en accord avec l’ambition zéro pollution de l’Europe contribuent à allonger la durée de vie, à améliorer la santé des citoyens et à rendre les sociétés plus résilientes », estime Hans Bruyninckx, directeur exécutif de l’AEE.
Des disparités entre pays
Autre constat, tous les Européens ne sont pas tous logés à la même enseigne. Ainsi le rapport dévoile-t-il des disparités en termes de qualité de l’air : six États membres (Bulgarie, Croatie, Italie, Pologne, République tchèque et Roumanie) ont dépassé la valeur limite fixée par l’UE pour les particules fines en 2018. À l’inverse, quatre pays (Estonie, Finlande, Islande et Irlande) bénéficient d’une meilleure qualité de l’air. Ils présentent des concentrations en particules fines inférieures aux valeurs indicatives de l’organisation mondiale de la santé (OMS).
Une pollution supérieure aux normes de l’OMS
Pourtant, la pollution reste un enjeu de santé publique pour la plupart des citadins européens. Lesquels subissent des expositions à des niveaux supérieurs aux normes de l’OMS. Laquelle, rappelons-le, définit des seuils d’exposition plus strictes. Et donc, à l’échelle de l’OMS, 74 % des habitants des villes de l’UE sont ainsi exposés à des niveaux de particules dépassant ses normes. Face à cet écart entre les seuils de l’OMS et de l’AEE, la Commission européenne a annoncé une révision des normes. Et ce, dans le cadre du plan d’action « zéro pollution ».
Ségolène Kahn
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