Dans le cadre de sa campagne de sensibilisation « Travaux en hauteur, pas droit à l’erreur », l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP) agit depuis quatre ans contre le risque mortel que représentent les chutes de hauteur. Ateliers, conférences, tracts, guides des bonnes pratiques, partenariats, formations, concours…l’organisme, soutenu par le ministère du Travail et la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) ne mégote pas sur les actions. L’objectif étant d’informer un maximum d’entreprises sur les bonnes pratiques à adopter et les encourager à s’investir dans le projet. Aujourd’hui, l’organisme revient sur cette campagne musclée et dresse son bilan.
De la charpente à l’échafaudage
Concrètement, quelque 3 500 entreprises de 20 à 49 salariés ont été accompagnées, soit directement par l’OPPBTP, soit par les Caisses d’assurance retraite et maladie (Carsat) ou la Caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France (Cramif). Un large spectre du secteur du BTP a ainsi été abordé, allant de la couverture à la charpente, en passant par la construction métallique et le gros-œuvre. Et pour cause : « Travailler en hauteur est inhérent à la plupart des métiers du BTP. Ce qui fait que les entreprises du secteur sont à considérer comme des « spécialistes » du travail en hauteur », considère Marc Soler, directeur de l’agence OPPBTP des Hauts-de-France. En d’autres termes, bonnes pratiques, consignes de sécurité et équipements de protection individuelle (EPI) adaptés peuvent varier en fonction des métiers ainsi que des différentes opérations à effectuer.
130 experts du travail en hauteur, 5 805 employés formés
L’OPPBTP s’est entouré de 130 conseillers et ingénieurs en prévention, qui ont organisé des réunions d’information (1 145 au total) avec les entreprises volontaires. Le but étant de les conseiller, les former et leur fournir un état des lieux personnalisé. Résultat, sur les 3 500 entreprises volontaires, 1 150 se sont réellement engagées. Et ce à travers 5 400 actions de prévention, entre autres sur la formation des collaborateurs, condition sine qua non à la prévention du travail en hauteur. En tout, 5 805 employés issus de 976 entreprises ont pu bénéficier d’une formation délivrée par l’organisme de prévention. Les entreprises ont, en outre, engagé des actions relatives à la mise en place de modes opératoires, la mise à jour du Document unique ou encore l’achat et la vérification des équipements.
66% des chantiers respectueux des consignes
Pour être sûr de l’impact de cette démarche, l’organisme a envoyé ses conseillers en prévention s’assurer du bon respect des consignes de sécurité sur les chantiers. Bonne surprise : 66% des chantiers visités ont désormais des règles d’utilisation des échelles et escabeaux, 44% se servent d’équipements de protection collective, et 41% de trémies protégées.
Satisfait de son bilan, l’OPPBTP estime que la campagne peut entrer dans sa seconde phase en maintenant son partenariat avec la Cnam. La priorité est désormais d’agir auprès des entreprises de charpente et de couverture, dont l’activité repose principalement sur le travail en hauteur. D’autre part, la Cnam va mener une campagne, cette fois-ci à l’égard des maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre, pour leur enseigner comment intégrer la prévention du travail en hauteur dès la conception de leurs projets de construction. Mieux vaut prévenir que guérir !
Ségolène Kahn
Commentez