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Travaux de voierie : le dispositif portable d'Exem va limiter les risques d'électrocution

L'entreprise a co-développé avec des chercheurs de l'Université de Montpellier un appareil portable qui alerte les opérateurs lorsqu'ils sont à proximité d'un réseau électrique enterré ou aérien. En phase de prototype, ce système intéresse les entreprises de BTP qui font des travaux de voirie mais aussi les opérateurs de réseaux électriques comme ERDF auprès duquel Exem a remporté l'an dernier le premier prix du concours sur les réseaux électriques intelligents.

Les travaux de voirie dans l’espace public exposent les opérateurs aux risques d’électrocution. Une menace que la société Exem, spécialisée dans la conception d’outils de mesure électromagnétique, va contribuer à réduire. Implantée à Labège (Haute-Garonne), cette PME, créée en 2010, a développée un dispositif qui détecte les champs électromagnétiques émis par les lignes électriques souterraines et aériennes. Ce projet a reçu le premier prix du concours ERDF Réseaux électriques intelligents. « Nous avons développé ce dispositif portable en collaboration avec des chercheurs de l’Institut Charles Gerhardt de l’Université de Montpellier qui a breveté un capteur à basses fréquences innovant », indique Guilhem Astre, PDG d’Exem qui compte 17 salariés (dont 3 docteurs, 3 ingénieurs) pour un chiffre d’affaires de 1,1 million d’euros pour 2014.

En phase de prototypage, ce dispositif ne se contente pas d’alerter les opérateurs, il permet aussi de dresser une cartographie du réseau souterrain en 3D. « Aujourd’hui, il s’agit d’une solution autonome mais demain elle pourrait être connectée à un smartphone », envisage le dirigeant d’Exem. Lequel espère intéresser aussi bien les opérateurs de réseaux électriques que les entreprises de BTP qui sont amenées à faire des travaux sur la voirie, sachant que, si des plans existent, ils ne sont pas toujours suffisamment précis. « Avec notre dispositif, les entreprises vont limiter les risques d’accidents électriques », estime Guilhem Astre qui est en voie de lever des fonds pour industrialiser ce dispositif.

Cet appareil pourrait ouvrir de nouveaux relais de croissance à Exem qui, à l’origine, opère en tant que laboratoire d’essai. « Nous réalisons des contrôles de l’exposition du public et des salariés aux champs électromagnétiques », déclare le PDG qui travaille comme prestataire de services pour l’Agence nationale des fréquences* mais aussi pour des industriels qui veulent contrôler l’exposition de leurs salariés travaillant à proximité de machines à forte puissance. Comme les soudeuses, les fours à induction, les machine de séchage, etc. La surveillance de ces opérateurs promet de se renforcer avec la transposition en droit français de la directive européenne 2013/35/UE prévue pour juillet prochain. Rappelons que ce texte recommande aux employeurs d’évaluer les risques et de déterminer l’exposition des salariés aux champs magnétiques. Elle réclame également de mettre en place les dispositions visant à éviter ou à réduire ces risques. Le texte conseille aussi d’informer les travailleurs sur ces risques et de les former pour mieux se protéger.

Eliane Kan 

Valeurs limites d’exposition inférieures au seuil légal 

En 2014, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) a réalisé 4.000 mesures dans le cadre du dispositif national de surveillance de l’exposition du public aux ondes électromagnétiques. 3.000 d’entre elles ont fait l’objet d’une étude parue en décembre dernier. Selon ce document, les valeurs limites d’exposition du public aux champs électromagnétiques fixées par le décret 2002-775 du 3 mai 2002 sont respectées sur tous les sites ayant fait l’objet d’une mesure en 2014. L’analyse globale a montré un niveau de champ médian de 0,38 V/m. De plus, 90% des niveaux mesurés à la sonde large bande sont inférieurs à 1,4 V/m. Les niveaux de champs mesurés sont légèrement plus élevés en milieu urbain qu’en milieu rural et en extérieur qu’en intérieur.

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