Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Santé et qualité de vie au travail

Travaille-t-on mieux en TPE qu’en grande entreprise ?

Telle est la question que pose la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail sur l’exposition aux risques professionnels selon la taille des entreprises.

Mieux vaut-il bénéficier d’une bonne protection et d’un plus grand confort mais subir le poids de la hiérarchie, des rendus ainsi que du stress ou bien sacrifier le confort à la liberté de mieux disposer de son temps ? Tel est le paradoxe que vient de mettre en lumière l’étude de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail sur l’exposition aux risques professionnels des salariés selon la taille de leur entreprise. Menée auprès de 47.983 salariés qui ont été interrogés par 2.400 médecins du travail en 2010, cette étude vient seulement d’être publiée – comme il arrive souvent avec les études de la Dares, étant donnée la grande volumétrie de l’échantillon interrogé.

Horaires plus confortables

Il en ressort que les salariés bénéficient d’une meilleure ambiance de travail et d’une plus grande marge de manoeuvre. En outre, la pénibilité globale du travail n’est pas beaucoup plus élevée que dans les entreprises plus grandes. Point fort en faveur des petites entreprises, il est beaucoup moins fréquent d’y trouver des organisations telles que le travail en équipes alternantes et le travail de nuit. Lequel concerne seulement 4% des salariés des TPE, 7% en PME et 12% dans les grandes entreprises (au moins 200 salariés).

Agents chimiques cancérogènes

En revanche, les salariés de TPE sont plus exposés aux agents cancérogènes à raison de 13% contre 10% pour l’ensemble. des entreprises. Pour expliquer ce fait, l’étude estime que les employés des TPE sont moins bien protégés contre ces expositions : 34% ne bénéficiant même pas de protection individuelle ou collective ! Autre raison, la culture de la prévention y serait moins développée que dans les grandes entreprises. Lesquelles ont, à l’inverse, suffisamment de moyens financiers pour remplacer les produits nocifs par des produits de substitution ou bien, justement, pour sous-traiter les tâches les plus dangereuses à des TPE. Ironie du sort…

Plus de marge de manoeuvre dans les TPE

Si le confort n’est pas au plus haut dans les TPE, en revanche, les salariés y bénéficient d’une plus grande liberté pour gérer leur temps. Rythmes imposés (14% dans les TPE contre 20% pour l’ensemble), rythme dépendant de collègues (18% contre 27%), contrôle informatique (20% contre 29%), contrôle permanent de la hiérarchie (20% contre 26%)… sont autant de marqueurs qui témoignent de cette plus grande liberté.

Les relations internes

Entraide entre collègues, peu de conflits éthiques, reconnaissance professionnelle… Sans surprise, les relations entre collègues sont meilleures dans les petites entreprises. De même en ce qui concerne les comportements hostiles (sentiment d’être ignoré, méprisé) dont seuls 5% des salariés de TPE semblent souffrir contre 8% de l’ensemble. Enfin, alors que 20% des salariés des grandes entreprises considèrent qu’ils ne disposent ni de l’information ni du matériel nécessaires pour accomplir correctement leurs missions, ils sont moins de 10% à partager cette perception dans les très petites entreprises.

Ségolène Kahn

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