Des textes précis imposent une traçabilité sans faille des EPI. Mais les utilisateurs n’ont pas toujours à disposition une personne compétente à même d’assurer cette mission. Fabricants et distributeurs l’ont donc incluse dans leurs gammes de services.
La vérification périodique des Equipements Individuels de Protection (EPI) de catégorie 3 (voir encadré) est obligatoire. Ainsi, l’article R 233-42-2 du code du Travail contraint les employeurs à désigner une personne compétente pour vérifier ce type d’EPI. Mais qui dit vérification, dit aussi suivi et traçabilité. Ne serait-ce que pour savoir qui est en possession de l’EPI à vérifier. Fabricants et distributeurs proposent dont des outils et des services associés afin de prendre en charge cette mission. De la plus simple à la plus technologique. Du simple numéro d’identification à la puce RFID.
Les EPI : catégories et types
Constitue un équipement de protection individuelle (EPI) tout équipement destiné à être porté ou tenu par une personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs risques susceptibles de menacer sa sécurité ou sa santé, ainsi que tout complément ou accessoires ayant le même objectif. (article R. 233-83-3 du Code du Travail). Trois catégories d’EPI sont définies en déclinaison de 3 catégories de risques.
Catégorie I : Conception simple risque mineur
Catégorie II : Conception intermédiaire risque moyen
Catégorie III: Conception complexe risque élevé/mortel
L’arrêté du 19 mars 1993 : Liste des Equipements de Protection Individuelle (EPI) soumis à vérification
> Art. 1er Sans préjudice de la vérification à chaque utilisation du maintien en état de conformité des équipements de protection individuelle faite en application de l’article R.233-1-1 du code du travail, les équipements de protection individuelle suivants, en service ou en stock doivent avoir fait l’objet , depuis moins de douze mois au moment de leur utilisation, de la vérification générale périodique prévue à l’article R.233-42-2 du code du travail :
– appareils de protection respiratoire destinés à l’évacuation ;
– appareils de protection respiratoire et équipements complets destinés à des interventions accidentelles en milieu hostile ;
– gilets de sauvetage gonflables ;
– systèmes de protection individuelle contre les chutes de hauteur ;
– stocks de cartouches filtrantes anti-gaz pour appareils de protection respiratoires
> Art. 2 La vérification périodique prévue à l’article 1er a pour objet :
1° De s’assurer du bon fonctionnement des équipements de protection individuelle en service et en stock, conformément aux instructions de révision incluses dans la notice d’instructions prévue par le paragraphe 1.4 de l’annexe II à l’article R.233-151 du code du travail
Cette vérification concerne en particulier :
– la source d’oxygène et l’étanchéité des appareils de protection respiratoire autonomes destinés à l’évacuation ;
– la source d’oxygène et l’étanchéité des appareils de protection respiratoire et équipements complets destinés à des interventions accidentelles en milieu hostile ;
– la source de gaz et l’étanchéité des gilets de sauvetage gonflables ainsi que le fonctionnement du percuteur ;
– l’état général des coutures et des modes de fixation des systèmes de protection individuelle contre les chutes de hauteur ;
– 2° de s’assurer du respect des instructions de stockage incluses dans la notice d’instructions
– 3° de prendre les mesures nécessaires pour que l’expiration de la durée de vie ou de la date de péremption des équipements de protection individuelle, définie par le fabriquant, ceux-ci soient éliminés en temps utile.
Ce que prévoit et implique la réglementation
L’arrêté du 19 mars 1993 impose que tout EPI utilisé soit soumis à des vérifications périodiques au moins tous les 12 mois. Ces vérifications doivent permettre de détecter en temps voulu toutes les détériorations susceptibles de provoquer un accident ou une situation dangereuse. Ces vérifications doivent être réalisées par une personne compétente. Une fois cela réalisé, les résultats du contrôle annuel sont consignés dans un registre de sécurité qui doit être tenu à disposition des services de contrôle et de prévention. Sur le registre sont mentionnés les éléments suivants :
– modèle de l’EPI,
– numéro de série et année de fabrication,
– date d’achat et de première utilisation,
– nom de l’utilisateur (en cas d’attribution nominative de l’EPI).
Ces diverses opérations peuvent être lourdes à réaliser dans certaines sociétés qui ne disposent pas toujours du personnel formé et compétent pour assuré le suivi des EPI de catégorie 3 et leur vérification. C’est donc pour répondre à ces besoins que les fabricants et les distributeurs proposent aujourd’hui ce type de service. Il leur permet – dans le cadre d’une obligation réglementaire – d’ajouter une corde à leur acte et de se démarquer d’une concurrence qui ne dispose pas toujours des infrastructures lui permettant de développer ce genre d’outil.
« Cela fait partie d’une démarche qualité »
« Unyc est une société certifiée Iso 9001-2000, explique Jean Vercken de Vreuschmen, directeur commercial chez Unyc. La traçabilité et tout ce qui lui est associé (vérification, rappel, contrôle de la chaîne de fabrication, des lots et matières premières fait partie intégrante de notre démarche qualité. Chez nous, chaque harnais est identifié avec un numéro unique. Il nous permet, si besoin est, de remonter de la date de fabrication du premier EPI jusqu’au dernier ».
Et ce n’est pas un luxe. La vérification des EPI effectuée en temps voulu, grâce à une traçabilité correcte, permet de déceler à temps des défauts qui peuvent avoir de graves conséquences. Il faut en effet savoir que lors d’une vérification de harnais antichute, par exemple, entre 10 et 15 % de ces EPI sont réformés. Pour des harnais de qualité, la raison de la réforme est très rarement un accroc traversant une sangle. Il s’agit bien souvent d’un défaut de l’équipement lui-même – d’où l’intérêt de pouvoir tracer les lots -, d’un dépassement de date, d’une amorce de déchirure au niveau d’une sangle principale ou d’une usure au niveau d’une couture principale.
Fournir de l’information au client… mais pas à n’importe quel prix
Un bon outil de traçabilité des EPI doit être un système offre un accès illimité à toute une variété d’informations dont les professionnels ont besoin pour gérer efficacement leurs programmes de sécurité. L’utilisation régulière d’un tel système doit permettre de créer « un environnement de travail plus sûr et plus productif, avec moins de retards dus à des équipements introuvables, trop vieux ou qui n’ont pas été inspectés dans les temps », selon Steve Jervis.
« Il faut faire la part des choses. Connaître sa clientèle. Chez Unyc, nous travaillons essentiellement avec des PME du BTP. La technologie RFID a un coût assez lourd, rappelle Jean Vercken de Vreuschmen. Ce coût ne peut pas être absorbé par toutes les sociétés. Seules les grosses sociétés peuvent se permettre de recourir à ce type de solution. La RFID est à mon sens utile quand la vérification des EPI n’est pas externalisée ».
Une traçabilité encore externe
La traçabilité des EPI est encore, en grande partie, gérée en externe dans de nombreuses sociétés. Très peu d’entreprises disposent de personnes réellement compétentes pouvant assurer cette mission comme le demande la réglementation. « Cela est dû à un manque de formation, explique Jean Vercken de Vreuschmen. Chez Unyc, via Gamestream, nous pouvons assurer cette formation de la ou des personnes qui seront chargées de cette missions ».
Comment tracer ses EPI ?
Fabricants et distributeurs ont intégré la traçabilité des EPI dans leurs gammes de services. Pour cela, ils ont dû développer des outils qui permettent à l’utilisateur final de gérer facilement ses EPI et d’en assurer le suivi tout aussi simplement.
> BEAL : numéro d’identification individuel et RFID
La traçabilité des EPI chez BEAL repose sur deux concepts. D’une part le numéro d’identification individuelle ou IdN et, d’autre part, un tag RFID. Cette puce est encapsulée dans un blindage la rendant résistante à – 50° + 80°, résistante aux chocs, et est complètement étanche. La puce soigneusement insérée et reliée au n° individuel du bout de corde ou du harnais remplacera avantageusement l’identification classique du bout de corde qui disparaît parfois en usage collectif ou professionnel. Marqué de cette manière, le harnais jouira d’une traçabilité sans faille et à vie garantissant un suivi efficace.
www.bealplanet.com
> Capital Safety : i-Safe
La technologie i-Safe permet de réduire de façon radicale les risques pour les personnes qui travaillent en hauteur. Grâce à ce système, les utilisateurs peuvent savoir instantanément si un équipement a déjà subi une chute ou s’il doit faire l’objet d’une inspection. En combinant des équipements antichute pourvus de tags RFID (technologie d’identification par radiofréquence) et une gestion de l’information basée sur le Web, le système i-Safe offre aux utilisateurs un procédé fiable et simplifié de gestion de leurs équipements de sécurité. Les tags RFID sont programmés avec un numéro d’identification unique qui enregistre le type de modèle et l’historique d’un équipement. Ces tags, qui fonctionnent sans piles, ont une durée de vie illimitée et résistent à la graisse, à la poussière ainsi qu’à l’eau salée, ce qui en fait une solution idéale même dans les environnements les plus hostiles. Un lecteur PDA scanne les tags RFID et détecte instantanément le numéro d’identification de l’équipement. Un simple clic suffit pour répertorier rapidement et en toute facilité les inspections et les informations relatives à l’affectation d’un équipement, telles que le nom de l’employé ou le lieu d’utilisation. Les données enregistrées par le PDA peuvent ensuite être téléchargées sur le disque dur d’un ordinateur ou sur le portail Web i-Safe personnalisé. Créé et suivi par des spécialistes du Service Clients de Capital Safety, le site Internet i-Safe permet un accès instantané aux informations sur les équipements de sécurité, aux registres de formation, à des conseils sur les produits ainsi qu’à d’autres liens utiles. Les tags RFID i-Safe peuvent être installés ultérieurement sur n’importe quelle marque de harnais ou de longes, ce qui signifie que cette technologie peut tout à fait être utilisée pour gérer vos équipements de sécurité existants. Les tags RFID i-Safe sont désormais installés d’usine sur tous les équipements DBI-Sala. www.capitalsafety.com
> Sperian Protection : Rita Services
Rita Service est une offre de service au tour du thème sécurité antichute. Rita s’occupe de la formation et la vérification, en passant par l’inspection et la réparation. Cet outil intègre aussi un service de rappel qui se charge de rappeler au bon moment, chaque année, l’utilisateur de l’EPI afin de lui signaler qu’il doit être de nouveau examiné par un expert.
www.ritaserv.com
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