Pour vérifier l’efficacité de l’EXO-01, son fabricant, Hilti, et l’OPPBTP entament une vaste étude sur le terrain. Les partenaires vont mettre à disposition 200 modèles auprès de leurs entreprises et étudier leurs effets durant un an.
Pour soulager les artisans dans leurs tâches les plus répétitives et difficiles, l’usage des exosquelettes tend à se démocratiser dans le secteur du BTP. Si ces dispositifs ont pour but de réduire la fatigue et surtout les troubles musculosquelettiques (TMS), il n’existe pas, à ce jour, d’étude réalisée sur les chantiers français pour prouver leur efficacité.
Du moins, c’est ce que constate l’industriel spécialiste de la construction Hilti qui souhaite analyser l’effet de l’usage de ces outils sur la santé et la performance des utilisateurs. Pour obtenir des retours d’expérience de ce type sur son exosquelette HA EXO-O1, le fabricant vient d’initier une étude en partenariat avec l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP).
Soulager les articulations des épaules
Commercialisé depuis 2020, l’exosquelette HA EXO-O1 a pour fonction de soulager les tensions provoquées sur les articulations lors de travaux nécessitant de lever les bras au-dessus des épaules. Il concerne notamment les électriciens, plombiers, peintres et plaquistes.
200 exosquelettes à l’étude
Pour Hilti, cette étude vise à éprouver l’efficacité de son exosquelette en termes d’amélioration du confort au travail, de réduction de la fatigue musculaire ou de consommation en oxygène. Pour mener à bien cette enquête, le fabricant a mis à disposition de ses entreprises partenaires environ 200 exosquelettes. Durant un an, les employés vont pouvoir se servir de ce dispositif pour réaliser leurs tâches.
Participation de l’ITMP
Côté méthodologie, la récolte et l’analyse de données reviennent à l’Institut de thérapie manuelle et physiothérapie (ITMP), experts en évaluation fonctionnelle et en physiologie. Autre intervenant, le Dr Bronislaw Kapitaniak, expert ergonome, se charge de l’élaboration du protocole d’étude et la réalisation des évaluations.
Un support méthodologique issu de l’OPPBTP
Quant à l’OPPBTP, l’organisme aguerri à la prévention des risques dans le monde du BTP, fournit un support méthodologique et technique. Dans ce cadre, il participe à la construction du protocole d’expérimentation. Il contribue également au choix des entreprises participantes et aide à l’interprétation des résultats.
Améliorer la prévention
« Nous suivons avec intérêt le développement des dispositifs d’assistance physique dans le cadre de nos propres travaux liés à la prévention sur les chantiers. Cette étude menée par Hilti va aussi nous permettre d’obtenir des informations concrètes sur les impacts de l’utilisation de ces solutions et cela sur le long terme. Cela peut nous aider à développer des outils afin d’aider les entreprises à bien utiliser ces dispositifs, à intégrer les contraintes qui y sont liées, à faciliter la prise en main des collaborateurs et à dispenser tous les conseils pour un bon usage des équipements » précise Pascal Girardot, Ergonome et responsable Prévention de l’usure professionnelle à l’OPPBTP.
Une étude sur un an
Étalée sur 12 mois, le suivi de l’étude se réalisera au moyen d’un questionnaire auquel les opérateurs devront répondre. À remplir avant le début de l’enquête, puis à trois, six, neuf et douze mois, ce questionnaire passe en revue l’évolution de l’état d’esprit, les attentes, l’état de santé des employés. Dans ce cadre, certains des participants feront également l’objet d’un suivi spécifique mené par les kinésithérapeutes de l’ITMP.
Ségolène Kahn
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