En tant que délégué aux industries de sécurité, quelle est votre fonction exacte ?
Cette nouvelle fonction a été créée par décret en février dernier. Elle a pour vocation générale de rapprocher le besoin du ministère de l’Intérieur en matière de sécurité et l’offre industrielle des entreprises privées, dans le cadre de la nouvelle filière industrielle de sécurité, installée en octobre dernier par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN).
Quels sont vos objectifs ?
A court terme, il s’agit de mettre en place la filière des industries de sécurité et la faire vivre. Cette nouvelle délégation est une réponse au besoin des industriels d’avoir un interlocuteur au niveau ministériel. Nous sommes actuellement en train de définir les enjeux techniques en matière de pilotage. Ceux-ci concernent notamment les systèmes d’information, la technologie du futur ou la cybersécurité. Nous devons aussi identifier les besoins opérationnels du ministère : gendarmerie, police, sécurité civile, administration territorial… et rechercher auprès du monde de l’industrie les réponses et les axes d’évolution les plus adaptés.
En quoi vos fonctions passées vont vous aider à accomplir ces missions ?
Depuis plus de 15 ans, je suis chargé de la conduite de projets technologiques au sein du ministère. J’ai aussi participé à la rédaction de plusieurs livres blancs concernant la sécurité et la défense ainsi qu’à d’autres réflexions prospectives.
Quel est l’état des lieux des entreprises de sécurité ?
Il s’agit d’un marché de croissance et porteur d’avenir. Les enjeux de sécurité en France sont très forts. Les grandes entreprises, mais aussi les PME, attendent des réponses de l’Etat. Il s’agit d’un secteur qui regroupe de nombreuses thématiques et de multiples acteurs. Ce secteur est aussi en train de s’organiser, notamment grâce à la création de la filière.
Existe-t-il un dialogue entre le ministère de l’Intérieur et les entreprises ?
La volonté d’échanger est très forte, d’un côté comme de l’autre. Il conviendra de développer un nouveau cadre de travail, qui dépasse le seul cadre contractuel entre un client et ses fournisseurs. D’ailleurs la délégation aux industries de sécurité n’a pas compétence pour attribuer des marchés ou pour orienter le choix du ministère vers tel ou tel fournisseur. C’est un virage à négocier entre industries et institutionnels, dans un contexte économique tendu. Le secteur de la sécurité doit devenir plus visible, pour être véritablement reconnu à son juste niveau. Pour cela, nous allons travailler sur l’animation de réseaux, des actions de communication, et au niveau des aux échelons territoriaux.
Caroline Albenois
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