Dans son Document d’enregistrement universel publié en avril dernier, la filiale d’Engie dévoile sa stratégie pour devenir leader mondial dans son domaine tout en respectant son engagement RSE.
Développement durable oblige, la performance des entreprises ne se juge plus seulement sur le plan financier. Elle s’évalue aussi sur le terrain de leur responsabilité sociale et environnementale (RSE). Un enjeu bien compris par Suez, le spécialiste mondial dans les domaines de l’eau et des déchets. La filiale du groupe Engie figure au sein du classement établi par l’agence de notation Vigeo-Eiris. Laquelle se fonde sur des critères qualitatifs sociaux et environnementaux.
Objectif zéro accident mortel ou grave en 2030
Dans son classement établit l’automne dernier, Suez se classe n°1 des entreprises de son secteur (Multi-utilities) et au 3ème niveau mondial tous secteurs confondus. De quoi donner des ailes à la filiale d’Engie qui mène son projet de transformation à l’horizon 2030. À cette date, Suez veut devenir leader mondial des services à l’environnement, tout en respectant son engagement sociétal. L’entreprise classe la santé et la sécurité de ses 89 352 salariés (pour un chiffre d’affaires de 18 milliards d’euros pour 2019) et celle de ses sous-traitants parmi ses priorités. Dans cette perspective, Bertrand Camus, son directeur général, veut créer une culture santé sécurité juste et intégrée. Il souhaite aussi renforcer la mobilisation autour du bien-être de chacun. Et enfin, atteindre l’objectif zéro accident grave et mortel.
Des accidents mortels en diminution en 2019
En 2019, Suez en a déploré deux contre quatre en 2018, selon le Document d’enregistrement universel déposé par Suez le 9 avril 2020 auprès de l’AMF (Autorité des marchés financiers). Concernant le taux de fréquence des accidents du travail, il s’élève à 6,94 % contre 8,15 % en 2018. En détail, il atteint pour le secteur de l’eau 4,14 % en 2019 contre 4,53 % pour 2018. Alors que pour le secteur déchet, il s’établit à 10,27 % en 2019 contre 12,38 % en 2018. Enfin concernant le taux de gravité des accidents du travail pour l’ensemble du groupe, il enregistre aussi une baisse. Soit 0,39 % en 2019 contre 0,41 % en 2018.
Nouvelle feuille de route 2020-2030
Pour relever le défi 2030, Suez a formalisé une nouvelle feuille de route 2020-2023 qui prolonge celle de 2017-2021. Laquelle fixe notamment des engagements prioritaires en SST que le groupe a retranscrit dans ses contrats d’objectif santé sécurité. En vigueur depuis quatre ans, ces derniers font l’objet chaque année d’une revue générale. Ce qui permet au groupe de s’assurer du respect des actions et des résultats. Chaque filiale met en place son dispositif de vérification, d’efficacité et de conformité des actions. À titre d’exemple, les principaux sites de la Business Unit Recyclage et Valorisation ont fait l’objet d’une grille de 100 questions. Lesquelles portaient sur les risques santé, sécurité, environnement et industriels. « Plus de 800 sites ont été passés en revue en 2018 et 2019 », indique Suez dans son Document d’enregistrement universel.
Plus de 1,600 zones dangereuses pour les piétons
Pour atteindre son ambition de zéro accident grave ou mortel, le groupe poursuit son action pour limiter les risques majeurs. Premiers concernés, les risques de collision d’engins et de véhicules avec les piétons, principaux facteurs d’accidents graves et mortels. Un travail a été lancé pour identifier les zones à accès restreint (Zar). Plus de 1 600 zones ont déjà été recensées dans le monde. A la fin 2019, 78 % ont fait l’objet d’un déploiement d’actions techniques, humaines et organisationnelles. Des modules de formation en réalité virtuelle ont été développés. Ils concernent la conduite d’engins de collecte ainsi que les attitudes à adopter au sein des Zar. Après avoir effectué des premiers tests réussis, Suez entreprend de déployer les modules au sein des sites concernés.
Réduction du panel de sous-traitants
Les enjeux de sécurité et de santé concernent aussi les entreprises d’intérim et les sous–traitants. En 2019, le groupe s’est attelé à cartographier ses fournisseurs afin d’identifier les entreprises les plus à risque, selon les pays et les métiers. De quoi prioriser les actions du groupe. Ce travail a d’ailleurs réclamé une formation spécifique des managers et des acheteurs. En témoigne la Business unit Eau France. Entre 2018 et 2019, près de 600 personnes ont bénéficié d’une formation à la gestion des entreprises extérieures sous l’angle Santé Sécurité. Une démarche de requalification des sous-traitants effectuant des travaux sur les réseaux a été initiée en 2019. Ce qui a eu pour effet de réduire de 30 % le panel des sous-traitants du fait du renforcement des exigences métier et Santé Sécurité.
Concernant l’intérim, 2019 a été marquée par la finalisation de l’appel d’offres visant à avoir une offre mondiale avec des partenaires plus restreints et choisis aussi en tenant compte des exigences Santé Sécurité de Suez. Moyennant quoi, le groupe peut suivre les taux de fréquence et de gravité du personnel en intérim. Aussi bien en France que dans les autres pays, et ce de façon plus homogène.
Eliane Kan
Commentez