Une étude du cabinet Robert Walters dévoile qu'une très forte majorité des cadres aspire à quitter leur entreprise. Parmi les 30-39 ans, 9 managers sur 10 ont songé à démissionner au cours de l’année 2022. Parmi les raisons : le désaccord avec le management, la culture d’entreprise, la rémunération ou la volonté d’évoluer dans leur carrière.
Dans un contexte de forte inflation, les entreprises françaises sont frappées par une vague de turnover importante chez les managers. En effet, selon une étude du cabinet Robert Walters, 71 % des cadres souhaitent changer d’emploi d’ici les deux prochaines années. Interrogeant plus de 1 900 managers français, l’enquête révèle les raisons qui poussent ces salariés à quitter leur entreprise. Outre la rémunération, l’étude liste les principaux leviers de rétention pour faire face à cette pénurie de talents.
Des salaires trop bas
Premier constat, les entreprises françaises subissent une véritable fuite des cadres. Ainsi près de 9 managers sur 10 ont-ils songé à démissionner au cours de l’année 2022, une tendance particulièrement forte chez les 30-39 ans (91 %). Parmi les raisons, l’étude cite le désaccord avec le management et la culture d’entreprise (51 %), la rémunération (43 %), ou la volonté d’évoluer dans leur carrière (33 %).
Réduire le stress
Autre raison, 26 % des cadres envisagent la démission pour trouver une mission avec davantage de sens et 25 % afin de réduire la pression et le stress au travail. Par ailleurs, 46 % envisagent de changer de secteur, voire de métier (21 %). Pour ces derniers, il s’agit de quitter un secteur en crise, obtenir une meilleure rémunération ou réaliser des missions avec plus de sens.
La solution du step increase
Parmi les leviers de rétention qui inciteraient les collaborateurs à rester, la rémunération reste un facteur clé, notamment pour faire écho à l’inflation : 53 % des cadres renonceraient à démissionner s’ils obtenaient une augmentation ou promotion. Pour y parvenir, certaines entreprises mettent en place de nouveaux dispositifs comme le step increase, leur permettant d’accorder des révisions de salaires plusieurs fois par an. Autre levier, 32 % des cadres pourraient renoncer à quitter leur entreprise si elle prenait davantage en compte leur bien-être au travail.
Vers un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle
Il faut dire qu’en 2022, plus de 8 cadres sur 10 ont repensé leur relation au travail. Plusieurs critères ont ainsi été réévalués : équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle (83 %), sens du travail et des missions (59 %) ou encore relation avec le manager (43 %). Parmi les cadres ayant remis en cause leur équilibre vie pro/vie perso, 66 % ont décidé de mieux respecter leurs horaires de travail, 28 % d’entre eux refusent désormais de travailler sur des sujets en-dehors de leurs compétences et 27 % s’investissent moins dans leurs missions.
Ségolène Kahn
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