Le nettoyage et la désinfection des pièces ou des installations industrielles peuvent occasionner des problèmes de sécurité et de santé au travail (SST), notamment parce qu’ils nécessitent l’usage de détergents. Pour pallier ce risque, les industriels sont de plus en plus nombreux à se tourner vers des procédés de nettoyage alternatifs. Et les solutions ne manquent pas. Outre la vapeur sèche saturée, l’ozone, les ultra-sons, la lumière pulsée ou encore les produits enzymatiques, c’est au tour de la cryogénie d’attirer l’attention sur elle.
Les mains dans le cambouis
« Si les gros industriels appliquent déjà le procédé de cryogénisation en interne, les entreprises plus petites sont encore peu accoutumées à cette pratique », constate Koffi Atchon. Ce jeune entrepreneur vient de créer Hygie Care, une start-up qui ambitionne de démocratiser cette solution auprès des PME et TPE du secteur de l’industrie de sa région, Grenoble. Et le jeune PDG n’hésite pas à se retrousser les manches. « Pour l’instant, j’assure moi-même les opérations de cryogénisation chez mes clients », confie-t-il.
Un procédé sans résidu
Si Koffi Atchon croit tant en l’avenir de cette technique, c’est notamment parce qu’elle n’utilise pas d’eau. « Pratique lorsqu’il s’agit de nettoyer des machines ou d’opérer en milieu électrique et hydrophobe », assure-t-il. Autre particularité, le nettoyage se déroule en une seule étape, contrairement aux nettoyages classiques qui nécessitent de nombreux rinçages. De plus, « cette opération ne soumet pas les salariés à des émanations toxiques. Elle ne produit ni déchet ni résidu dangereux », ajoute l’entrepreneur.
Un nettoyage par choc mécanique
Et son application est simple : des particules de glace ou neige carbonique sont projetées par un flux d’air comprimé sur les tâches à éliminer. L’application de ce froid intense sur la surface provoque un choc mécanique qui décolle le déchet de son support. « Dès que la glace carbonique a fait son oeuvre, elle s’évapore instantanément », assure Koffi Atchon qui s’est formé à cette technique durant cinq ans avant de monter sa start-up. « Si mon activité a démarré il y a quelques mois, les rendez-vous avec des PME intéressées par la cryogénie commencent à abonder dans mon agenda. »
Ségolène Kahn
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