Interview de Nicolas Demarchez, directeur opérationnel et cofondateur de My Keeper, entreprise familiale basée à Sophia Antipolis. Spécialisée dans la sécurisation des personnes, la startup équipe les utilisateurs de petites balises connectées qu’ils déclenchent en cas de danger. A charge pour ces dispositifs de diffuser des alertes et prévenir les forces de l’ordre. En 2024, l’offre va évoluer au plan technologique pour mieux répondre aux besoins de ses clients.
Sept ans après avoir été cofondé votre startup avec un de vos frères et votre mère, quel bilan dressez vous ?
Notre entreprise compte une trentaine de personnes dont sept ingénieurs pour un chiffre d’affaires de 3,1 millions d’euros pour 2022. Nous prévoyons de franchir la barre des 4 millions d’euros cette année. Depuis le lancement de notre offre en 2017, nous avons équipé 2 900 ERP (établissements recevant du public) en France répartis sur 750 communes et 150 entreprises privées partenaires. Au quotidien, nous dénombrons 28 000 utilisateurs. Dont des travailleurs isolés et une majorité d’enseignants. Ces utilisateurs disposent de balises connectées à des sirènes sonores. Depuis 2017, près de 97 000 alertes réelles ont été déclenchées. Dans les écoles, cela concerne dans 90 % des cas d’incivilités fortes.
Comment répondez-vous aux besoins spécifiques de vos différents clients ?
Notre solution se veut flexible en s’adaptant aux PPMS (Plan particulier de mise en sécurité) de nos clients et à chaque configuration de bâtiment. A titre d’exemple, les référents sécurité des crèches préfèrent que les alarmes passent par des signaux lumineux tandis les universités demandent d’installer des haut-parleurs pour que l’alerte soit entendue sur tous le campus.
A l’heure de la cybersécurité, comment protégez vous vos balises contre d’éventuels piratages ?
Nous sommes très attentifs à la sécurité des appareils connectés. Nous les testons au quotidien. Depuis 2017, nous recensons 10,8 millions d’autotests réalisés par nos appareils. Par ailleurs nous veillons à la sécurité de nos infrastructures. C’est pourquoi nous hébergeons notre plateforme chez Amazon Web Services. Ensuite, pour limiter les risques de piratage, nous sécurisons les échanges de données entre nos balises et les infrastructures Cloud grâce à une technologie que nous avons développée en interne.
Depuis le lancement de votre offre en 2017, comment comptez-vous la faire évoluer ?
Notre parc installé de balises Athena comporte majoritairement des dispositifs sans fil équipés de carte SIM 2G. Or ce réseau mobile est appelé à disparaître d’ici 2030. Dans cette perspective, notre prochaine génération de balises fonctionnera sur la 4G qui offre une meilleure couverture et un plus haut débit de transmission. Grâce à cette évolution, les agents de télésurveillance pourront faire de la levée de doute audio en interrogeant les balises afin de déclencher l’intervention des secours. Par ailleurs, la taille de ces nouvelles balises est inférieure à celle d’une carte bleue. En outre, elles ne font qu’un centimètre d’épaisseur et ne pèsent qu’une soixantaine de grammes.
Quand ces nouvelles balises seront-elles disponibles ?
Les développements sont en cours de finalisation. Nous prévoyons de pratiquer des tests de validation sur des sites pilotes d’ici décembre avant de les commercialiser en 2024.
Avez-vous aussi prévu de faire évoluer votre plate-forme logicielle ?
Effectivement, nous fusionnons nos applications Secur Ecole dédiée au PPMS et Secur Esprit pour la protection du travailleur isolé au sein d’une nouvelle plateforme. Avantage majeur, il s’agit d’un nouvel automate intelligent qui s’adapte dynamiquement pour assurer la sécurité des individus tout en évitant de créer de fausses alertes avec différents scenarii de situations configurables selon les vœux du référent sécurité.
Propos recueillis par Eliane Kan
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