Interview de Claude Defarges, directeur des opérations des activités sécurité et accueil au sein du groupe Onet (1,9 milliard d’euros de chiffre d’affaires et 66 000 collaborateurs). L’entreprise présentera sur le salon APS son premier robot rondier baptisé Oscar.
Au sein du groupe Onet, que recouvre l’activité sécurité ?
Avec nos 6 000 collaborateurs, principalement des agents de sécurité et de sûreté, nous réalisons un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros en 2022. Nos prestations en matière de sécurité vont de la protection contre les intrusions jusqu’à la lutte contre les risques d’incendie, en passant par le secours aux personnes. En plus de concevoir et de produire des solutions de sûreté électronique, nous en installons et en assurons la maintenance pour protéger les sites sensibles, les ERP ou IGH, les sites industriels…
Sur le salon APS, vous allez dévoiler votre premier robot rondier. Pourquoi avoir développé ce drone terrestre ?
Nous avons développé ce robot rondier avec un partenaire afin de proposer des prestations sur mesure. Il n’a pas vocation à remplacer nos agents mais à compléter les moyens dont ils disposent pour augmenter l’efficacité de leurs prestations et y apporter plus de sécurité. Notre robot sera proposé d’ici la fin de l’année en complément d’une prestation de surveillance. Il nous reste quelques réglages à réaliser au fur et à mesure des tests qui sont en cours.
Quelles sont ses caractéristiques techniques et que lui apporte l’IA ?
A la différence des produits vendus sur étagère, notre robot rondier a été conçu spécifiquement pour des missions de sécurité. Par exemple, il peut reconnaître une plaque d’immatriculation, identifier l’absence d’un extincteur ou tout autre anomalie. Il s’adapte à la configuration et aux besoins de chaque site. Complètement paramétrable, il peut accueillir, sur sa version de base, des équipements et capteurs supplémentaires de sorte à répondre aux besoins de nos clients. Ses algorithmes d’intelligence artificielle lui confèrent des fonctions d’analyse et de reconnaissance complémentaires à celles d’un agent. Grâce à l’IA, le robot apprend en continu de manière à fournir à l’agent de sécurité toutes les informations nécessaires pour prendre les bonnes décisions et être ainsi plus efficace.
A quoi ressemble la version de base ?
Notre robot circule sur quatre roues motrices et indépendantes pourvues de pneus tout terrain, ce qui lui permet notamment de franchir des obstacles Par ailleurs, il possède un mât télescopique surmonté d’une caméra vidéo de manière à inspecter, par exemple, l’intérieur d’un véhicule abandonné et détecter s’il n’y a rien de dangereux à bord. En cas de problème, il enverra une alerte à l’agent de sécurité qui fera une levée de doute en prenant la main sur sa caméra. En présence d’un intrus, l’agent entrera directement en communication avec lui pour l’inciter à quitter les lieux. Enfin, côté pratique, Oscar ne pèse que 40 kilos. Deux agents peuvent ainsi aisément l’installer dans un petit véhicule utilitaire pour le déployer sur site.
Quels types de missions peut-il réaliser ?
Il a la capacité d’effectuer des patrouilles de manière autonome ou sous la surveillance à distance d’un agent de sécurité. Ce dernier peut ainsi faire des levées de doute dans des zones difficiles d’accès ou très accidentées. En mode autonome, Oscar s’adapte à chaque situation, par exemple, en cas de départ de feu, en présence d’un obstacle inopiné ou en cas d’intrusion. Dans ces cas, il saura émettre des alarmes sonores, filmer la scène et quitter les lieux pour se rendre à sa base.
Combien d’heures de formation sont nécessaires à un agent pour piloter ce robot ?
Nous évaluons la durée de formation moyenne à 36 heures. Ce qui permet à l’agent de piloter le robot en fonction du site et de la mission. En revanche, son paramétrage reste du ressort des administrateurs d’Onet Sécurité.
Propos recueillis par Éliane Kan
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