« Des territoires où la délinquance et les trafics ont augmenté », des quartiers « où les habitants ont parfois peur de sortir de chez eux, de prendre le bus » : voici ce que confiait Gérard Collomb dans un entretien au journal Le Monde en février dernier pour évoquer ces zones sensibles qui seront désormais considérées comme des « quartiers de reconquête républicaine » (QRR). Justement, le ministre de l’Intérieur s’est rendu dans la cité des Tarterêts à Corbeil-Essonnes (Essonne) le 18 septembre, pour inaugurer ce dispositif qui fait partie des mesures phares de la police de sécurité du quotidien (PSQ). L’idée étant de définir des quartiers prioritaires où seront déployés progressivement des effectifs de police supplémentaires.
Des effectifs renforcés
Ce dispositif, qui s’étalera jusqu’à la fin du mandat présidentiel, cible une soixantaine de quartiers. D’ici décembre, pas moins de 300 agents viendront grossir les rangs de la police municipale dans une quinzaine de QRR. Un deuxième renfort de 300 fonctionnaires étant à prévoir d’ici juin 2019 dans une quinzaine d’autres quartiers. Plus précisément, chaque nouveau quartier prioritaire se verra allouer 15 à 30 nouveaux agents par rapport à l’effectif existant.
Les agents concernés
Pour permettre ces déploiements sans affecter les effectifs nationaux, la place Beauvau assure que les vagues de renfort seront rendues possibles grâce aux jeunes policiers fraîchement sortis de l’école, ainsi que par les cycles de mutation. Ainsi prévoit-on 10 000 recrutements de policiers et gendarmes d’ici la fin du programme. Dans la foulée, ces quartiers hériteront également d’agents expérimentés issus des brigades anti-criminalité (BAC) ou des brigades spécialisées de terrain (BST).
Des frappes chirurgicales
En postulat, le ministère fait valoir une approche « sectorisée », pour cibler les quartiers et les rues les plus sensibles, afin d’y concentrer les forces de sécurité. Sachant que ces nouveaux effectifs permettront « un renforcement de la présence policière sur le terrain mais aussi des unités en charge de l’action judiciaire de proximité », annonce le ministère.
Lutte contre les trafics
Parmi les villes les plus concernées figurent Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Pau, Nouméa, Trappes et Corbeil-Essonnes. D’autres communes sont également concernées, à l’instar de Sarcelles, Garges-lès-Gonesses, Champigny-sur-Marne, Marseille, Lyon, Besançon, Lille, Strasbourg, Aulnay-sous-Bois et Sevran.
La lutte contre les trafics de stupéfiants compte parmi les priorités du dispositif. Elle se fondera notamment sur des expériences menées à Marseille. Pour ce faire, chaque département abritant un QRR sera doté d’une cellule de renseignement opérationnel sur les stupéfiants (CROSS). Le but étant de fluidifier et faciliter la communication entre les différents services de renseignement criminel.
Ségolène Kahn
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