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Sûreté et sécurité

Sécurité-sûreté : les entreprises testent le marché sur Expoprotection 2016 avant de s'y confronter

Intégration de fonctions, objets connectés, drones, algorithmes, design... l'édition 2016 d'Expoprotection révèle les stratégies d'innovation des fabricants. Outre les produits prêts à la vente, les exposants profitent du salon pour tester des concepts. Ainsi captent-ils en direct les besoins du marché afin de concevoir des offres packagées, voire d'envisager de nouveaux positionnements marketing.

Dans les allées du salon Expoprotection 2016, qui s’est déroulé du 7 au 9 novembre au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, les visiteurs ont pu découvrir les produits innovants qui viennent tout juste de sortir ou qui sont en passe d’être lancés sur le marché. Ainsi pense-t-on, notamment, aux centrales de gestion des issues de secours d’Alligator, aux portiers vidéo d’Amphitec, de Castel ou de Sewosy…, aux barrières laser d’Optex Security, aux détecteurs volumétriques de Politec, aux portiques portables pour la détection de métaux d’Aoyodi Electronic, aux tablettes tactiles durcies d’Athesi ou encore aux diffuseurs de messages vocaux d’ATLS-Altec.
On pense aussi, entre autres, aux systèmes d’évacuation incendie (Paso-MID) ou de sécurisation des travailleurs isolés de Dalyo Dati ou de la startup Fall Alarm System présente sur le Hub du salon. Bien sûr, les caméras de vidéosurveillance d’Avigilon, Axis Communications, Hikvision, Mobotix, Sony, VDSYS, Videofied ou Videotec ont eu la cote. Sans compter les générateurs de brouillard de Bandit ni les portillons de contrôle d’accès de Boon Edam et, bien sûr, les systèmes de contrôle d’accès d’Assa Abloy, Matech, Synchronic, Vanderbilt, Visiom. Citons aussi les détecteurs de fumées de Cavius APS. On a aussi remarqué les permis de feu numériques de CNPP Editions, les transmetteurs d’alarme d’ESI Group ainsi que les systèmes de radiocommunication (Instavox, Vokkero).
Les visiteurs ont également découvert les logiciels de gestion de réseau (Luceor), les plates-formes d’identification et contrôle d’accès sur smartphone (Nedap, STiD, Vanderbilt), les drones de chez Pixiel ainsi que les serrures électroniques d’Uhlmann Zacher ou d’Unitecnic… Mais un phénomène important s’est confirmé cette année : outre les produits prêts à la vente, les exposants ont également profité du salon pour tester des concepts. Ainsi captent-ils en direct les besoins du marché afin de concevoir des offres packagées. Voire d’envisager de nouveaux positionnements stratégiques au plan marketing.

Capter les réactions des clients pour concevoir une offre packagée

En témoigne Matech (AA Group) qui a exposé tout un ensemble de composants pour le contrôle d’accès et la sécurité des personnes : badges de contrôle d’accès, badges virtuels, bornes de localisation, superviseur… « Nous métier d’origine porte sur les antennes hyperfréquences et l’optoélectronique », engage Franck Darde, directeur commercial et marketing d’AA Group qui, basé à Orsay (91), emploie une centaine de salariés et réalise un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros pour 2015. Dans ce contexte, Matech a conçu des bornes de localisation des porteurs de badge de contrôle d’accès qui recourent aux technologies RFiD (Radio Frequency Identification) et BLE (Bluetooth Low Energy).
« La première sert au contrôle d’accès et la seconde à la triangulation pour localiser le porteur de badge. C’est du geotracking in-door et out-door un peu comme avec le système Beacon. Nous comptons faire évoluer ces bornes vers le NFC (Near Field Communication) de sorte à avoir un badge virtuel sur smartphone, enchaîne Franck Darde. Aujourd’hui, nous avons de nouvelles cartes électroniques. Elles sont très performantes. Il nous reste à  »habiller la mariée », c’est-à-dire à packager l’offre. Nous profitons d’Expoprotection pour capter les réactions des visiteurs. En effet, il est précieux, pour nous, de savoir si nous devons intégrer toutes les options dans notre offre, notamment la vidéo ou, par exemple, proposer moins d’options mais à un prix plus accessible. »
Ajoutons que Matech propose aussi des systèmes de messages audio et vidéo, un système de biper, une aide à l’évacuation en cas d’alerte, une gestion des flux de personnes ainsi qu’un superviseur dédié. Une chose est sûre : Matech rendra son offre packagée disponible à la vente en 2017.

Matech rendra son offre packagée
disponible en 2017. © TCA-innov24
Matech rendra son offre packagée
disponible en 2017. © TCA-innov24

Démocratiser les technologies militaires dans le civil
Dans un autre registre, certains exposants utilisent Expoprotection pour tester une diversification stratégique de leurs activités. « Nous avions développé une caméra infrarouge rotative capable de distinguer jusqu’à une distance de 10 km des personnes, des véhicules, des Speed Boats, des nageurs ou des drones. A cet égard, nous avons beaucoup travaillé avec l’armée américaine », explique Edouard Campana, directeur commercial de la société française HGH Infrared Systems, basée à Igny (91) qui a reçu un financement de la Direction générale de l’armement (DGA) dans le cadre du programme de recherche Rapid (Régime d’appui pour l’innovation duale) afin de développer, entre autres, une technologie duale, c’est-à-dire à la fois pour l’armée et pour le civil.
« Nos caméras militaires remplacent jusqu’à 100 caméras performantes fixes. Mais elles coûtent entre 150.000 et 300.000 euros pièce, précise le directeur commercial de HGH Infrared Systems qui, dans le cadre d’un appel à projets de l’Association nationale pour la recherche (ANR), a aussi élaboré un système de détection des drones. A présent, nous cherchons à nous positionner sur le marché civil. Pour cela, il fallait démocratiser notre technologie. C’est ce que nous avons fait en concevant une caméra plus petite, baptisée Spynel-M, dont la portée se limite à 500 m. Cela ne l’empêche pas de remplacer jusqu’à 15 caméras fixes. Grâce à des recherche menée au sein du pôle de compétitivité System@tic, notamment avec CS Communications & Systèmes, cette caméra se couple également à un système de capteurs sismiques. Non pas pour mesurer les tremblements de terre mais pour détecter des piétons ou des véhicules dans les zones non couvertes par la caméra. » Créée en 1982, la société, qui devrait réaliser un chiffre d’affaires 15 millions d’euros en 2016 et emploi 80 personnes (dont 45 en France), a sorti sa nouvelle caméra il y a à peine un an. « Nous profitons du salon Expoprotection 2016 pour tester notre nouveau positionnement sur le marché civil avec une offre à 20.000 euros, caméra et logiciel compris », souligne Edouard Campana.

Conçue pour le marché civil, a caméra infragrouge
Spynel-M a une portée de 500 m et remplace jusqu'à
15 caméras classiques. © TCA-innov24
Conçue pour le marché civil, a caméra infragrouge
Spynel-M a une portée de 500 m et remplace jusqu’à
15 caméras classiques. © TCA-innov24

De puissants ensembliers en émergence ?

Jusqu’ici, on pensait que seuls les éditeurs de superviseurs et d’hyperviseurs (Egidium Technologies, Genetec, Geutebruck, Milestone, SeeTec…) de systèmes de gestion de la vidéosurveillance (VMS) étaient capables de fédérer les principales fonctions de la sécurité : contrôle d’accès, détection d’intrusion, interphonie, diffusion de messages d’alarme et, bien sûr, vidéosurveillance – aussi bien fixe que mobile. Au plan technologique, ce constat reste vrai. Mais au plan marketing, certains fabricants de caméras de vidéosurveillance, comme entre autres, Axis Communications, Dahua Technologies et Hikvision, font la démonstration de leur puissance à promouvoir une offre globale de sécurité. Autrement dit, en exposant avec leurs partenaires, leur écosystème marketing les affiche quasiment comme des ensembliers.
Particulièrement soignée, la présentation d’Axis Communications fédère les fonctionnalités de contrôle d’accès (même avec badge virtuel sur smartphone), de portier vidéo, d’audiophonie d’ambiance et de diffusion de d’alerte en IP, de diffusion d’alarme, d’interphonie sur console murale et smartphone, de détection d’intrusion (Evitech), de détection périmétrique laser et infrarouge (Optex). Et la liste de s’étendre à des dizaines de partenaires en matière de logiciels embarqués ou d’algorithmes. Citons pêle-mêle Alphanumeric Vision, InnoWare et Vaxtor Systems pour la lecture de plaques d’immatriculation, Citilog pour la détection automatique d’incidents, Evitech la surveillance de rassemblements, Sound Intelligence pour l’analyse audio en cas d’agression, Agent VI pour la reconnaissance automatique d’objets ou de personnes dans un flux vidéo, ou Herta Security pour la reconnaissance de personnes en temps réel dans une file de contrôle d’accès… « Nous pouvons reconnaître un visage parmi 150.000 en 1 seconde », assure Diego Saenz Herce, responsable de développement international de Herta Security. Bref, pour Axis Communications, l’union fait la force.

Erick Haehnsen

Herta Security, partenaire d'Axis Communications,
assure reconnaître un visage parmi 150.000 en une
seconde. © TCA-innov24
Herta Security, partenaire d’Axis Communications,
assure reconnaître un visage parmi 150.000 en une
seconde. © TCA-innov24

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