Info.expoprotection.com – Quelle est la nature des chantiers sur lesquels vous travaillez et quels sont les principaux risques ?
Agnès Tiffoche – « Le chantier de la Ligne 4 a été creusé en méthode dite traditionnelle, avec pour partie l’utilisation d’une haveuse (le système Perforex de Bec Fayat), et sur la ligne 12, le génie civil a été creusé par un tunnelier (Herrenknecht), avec le groupement Vinci Construction – Eiffage. Fort heureusement, nous n’avons pas eu d’accidents majeurs, même s’il y a toujours des risques de chute ou de heurts. Comme ce sont des travaux en espace confiné, cela demande une énorme organisation en amont. Il faut penser son travail, gérer ses approvisionnements et sa méthodologie. Et justement, cette sur-organisation induit peu d’accidents. Je me sers beaucoup de la recommandation 17 de la Caisse régionale d’Assurance Maladie sur les travaux souterrain, ou de la recommandation de l’INRS ED703 sur la ventilation en espace confiné. »
Info.expoprotection.com – Comment faites-vous valoir ces notions de sécurité auprès de vos prestataires ?
Agnès Tiffoche – « La RATP demande à ce que la sécurité des intervenants ne soit pas – comme cela peut l’être, ailleurs, sur certains chantiers – la cinquième roue du carrosse. Nous sommes bien pris en compte dans les discussions, au niveau des maîtrises d’œuvre ou de l’acheteur, qui défendent la technique, le planning, l’aspect architectural ou financier. En qualité de coordinateur sécurité, j’ai le même poids, donc la sécurité est prise en compte au même titre que ces priorités. Nous avons bien sûr toute latitude pour arrêter un chantier ou une partie si les travaux ne respectent pas les règles de sécurité. »
Info.expoprotection.com – Comment procédez-vous pour faire comprendre les consignes de sécurité aux ouvriers non francophones ?
Agnès Tiffoche – « Les travailleurs doivent être informés des principes de prévention. Il faut par conséquent que tous les ouvriers travaillant sur le chantier puissent les comprendre. Nous passons donc par une traduction des instructions, voire des pictogrammes. Par exemple, dernièrement, nous avons utilisé des petits dessins pour expliquer la solidité d’un plancher d’échafaudage. Je demande en outre aux responsables de l’entreprise qui emploie des salariés étrangers de prévoir un traducteur pour les consignes, et surtout de prévoir un chef d’équipe qui parle français. »
Commentez