Pour contenir la propagation du coronavirus, le gouvernement chinois a déployé de nombreux dispositifs technologiques. Certains sont ingénieux, comme la livraison de vivres par des drones pour approvisionner les personnes situées en zones confinées. D’autres, comme des scanners thermiques de mesure corporelle dans les lieux publics, sont plus inquiétantes.
Alors que le coronavirus a fait 1 100 morts et 42 000 personnes infectées, le gouvernement chinois muscle ses mesures pour limiter cette épidémie. Drones d’approvisionnement, drones patrouilleurs, scanners infrarouges corporels… outre la mise en quarantaine de 60 millions de personnes dans de nombreuses villes comme Wuhan, les autorités ont déployé des dispositifs technologiques de surveillance de masse des populations. Objectif : enrayer la contagion et restreindre les rassemblements publics.
Des robots livreurs
Dans les villes chinoises qui ont été mises sous cloche pour empêcher la propagation du virus, de nombreuses personnes se voient obligées de rester cloîtrées dans leur logement. Pour ravitailler ces familles enfermées, les autorités ont mis en place un système d’approvisionnement par drone ou robot d’assistance. En témoigne le robot livreur Little Peanut qui, connecté au réseau social WeChat, est capable d’apporter des repas aux clients confinés dans un hôtel de Hangzhou. Par ailleurs, certains drones sont utilisés pour pulvériser des produits désinfectants dans les lieux publics afin de les assainir. Selon le Daily Mail, un drone serait capable, à lui tout seul, de désinfecter en une seule matinée plus de 16.000 mètres carrés.
Des drones policiers
Autre dispositif de surveillance capable de prendre le relai sur l’homme, les autorités de la province de Jiangsu ont remplacé les agents de police par des drones patrouilleurs. Il s’agit de continuer à interpeller les personnes en infraction tout en évitant le contact corporel susceptible d’être contaminant. Ces drones, reliés à un officier de police, sont équipés de haut-parleurs qui rappellent aux citoyens de porter un masque ou de ne pas sortir inutilement.
Un système pour contrôler la température
Parmi les autres mesures destinées à ces habitants, le gouvernement a déployé une armada de drones pour assurer le suivi médical. Dotés de caméras thermiques, ils sillonnent les rues des villes confinées pour contrôler la température corporelle de chaque riverain cloîtré, tout en évitant le contact humain direct. A leur appel, les résidents doivent se présenter devant leur fenêtre ou sur leur balcon. L’UAV s’approche et mesure la température du front à l’aide de thermo capteurs pour s’assurer qu’il n’y a pas de montée de fièvre suspecte.
Identifier les comportements suspects
Le gouvernement chinois, connu pour son utilisation excessive de l’intelligence artificielle et du contrôle de masse, aurait déployé des systèmes de surveillance plus inquiétants. Mis à part les capteurs et scanners corporels dans la plupart des métros et gares routières des grandes villes, les autorités auraient mis en place un outil technologique pour détecter les individus à risque. Il s’agirait, selon le South China Morning Post, d’un système créé par le géant Baidu, chargé de balayer la foule à l’aide d’un faisceau infrarouge pour surveiller la chaleur corporelle des citoyens. Indolore, invisible à l’œil nu, ce scanner vous sonde sans que vous le sachiez, pour détecter les comportements suspects. Pour les autorités, ce dispositif permettra d’empêcher les personnes soupçonnées d’être malades, de se déplacer librement et d’atteindre Pékin.
Ségolène Kahn
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