Pour accéder aux terrains les plus accidentés, là où les secouristes ne peuvent se rendre, cet engin apporte une réponse aux problèmes d’autonomie des drones : il roule la plupart du temps et ne s’envole qu’en dernière option.
Lors d’un tremblement de terre, d’un accident industriel, ou encore d’un glissement de terrain, toute la difficulté pour les sauveteurs réside dans l’accès au site, pour atteindre les blessés sous les décombres. Pour y remédier, les fabricants de drones contribuent depuis quelques années à faciliter l’accès des secours aux zones difficiles. Dernière innovation en date, Huuver est un drone hybride capable de voler et de rouler pour évoluer en terrain accidenté. Il a été conçu pour venir en aide aux secouristes là où ces derniers ne peuvent se rendre.
Un projet européen
Huuver signifie Hybrid UAV-UGV for Efficient Relocation of Vessels. Tout terrain, le drone est doté de chenilles pour rouler n’importe où, puis pour s’envoler grâce à ses huit rotors. Une configuration hybride qui représente le fruit d’une coopération entre des organismes de cinq pays européens. Il s’agit plus précisément de sept entités : Cervi Robotics-Dronehub group (Pologne), Rectangle (Pologne), LUT University (Finlande), Everis (Espagne), Gina Software (République Tchèque), Bladescape (Autriche) et Brimatech Services (Autriche). Il a été subventionné par le programme d’innovation et de recherche Horizon 2020 de l’Union européenne.
Relayer les sauveteurs
Le Huuver se destine à prendre le relais lors de missions de secours, lorsque les moyens terrestres et aériens habituels s’avèrent impossibles, par exemple après une catastrophe naturelle, ou dans des environnements dangereux où la présence humaine doit être évitée. À cet égard, le drone a fait l’objet de simulations d’incidents dans un scénario de recherche de personnes en montagne et dans une forêt, dans une mission de surveillance de centrale nucléaire, d’un site industriel.
Une réponse aux problèmes d’autonomie
Il faut dire que l’un des principaux freins à l’expansion des drones dans de nombreuses applications réside dans leur autonomie. Le maintien d’un appareil en l’air réclamant beaucoup d’énergie, il faut booster la capacité de la batterie, ce qui a pour effet de l’alourdir et donc de consommer davantage. D’où l’idée de créer un drone capable de se déplacer également au sol.
Un envol seulement en dernière option
Piloté à distance, le Huuver progresse en priorité au sol pour économiser ses batteries. Mais lorsque l’environnement devient trop encombré, il peut s’envoler en actionnant ses 8 moteurs reliés à des hélices. De quoi décoller et enjamber les obstacles. Le vol se réservant aux situations où passer par les airs représente la seule alternative possible.
5 heures au sol et 27 minutes en vol
Concrètement, l’appareil fonctionne grâce au système de pilotage automatique ArduPilot accessible via un smartphone et bénéficie d’un module de positionnement satellite basé sur Galileo. Il pèse 22 kilos avec une autonomie au sol de 5 heures et de 27 minutes en vol. De plus, le drone embarque une caméra optique Sony 4K, une caméra thermique FLIR ainsi que la technologie Lidar. Pour l’heure, Huuver s’avère encore à l’état de prototype. Côté développement, les scientifiques planchent actuellement sur l’intégration de l’appareil dans l’espace aérien U-Space, pour ne pas risquer de compromettre l’organisation de l’aviation générale.
Ségolène Kahn
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