Certains environnements de travail, tels que les bureaux en open space, les chantiers de construction, ou encore l’industrie métallurgique, peuvent nuire gravement à la santé auditive de des salariés. Un sujet phare pour la Journée Nationale de l’Audition et son président, le professeur Jean-Luc Puel, qui souhaitent profiter de la Semaine de la santé auditive au travail, du 15 au 19 octobre, pour intensifier leur combat.
Répercussions psychosociales
« Le bruit sollicite le système auditif en permanence et provoque des déséquilibres naturels bien avant que les risques de surdités professionnelles ne soient effectifs », rappelle l’association dans son dernier communiqué. A côté du risque de surdité et d’acouphènes, le bruit engendre un inconfort et une fatigue sonore susceptibles de provoquer des difficultés de compréhension, voire de concentration et, par conséquent, du stress, de la nervosité, de la fatigue et même de l’agressivité !
Des maux à partir de 60 dB
Or, pour l’association qui cite une enquête de l’Ifop, les seuils d’exposition sonore qui ont été définis par la réglementation, à savoir de 80 dB pendant huit heures de travail, sont loin de protéger suffisamment les salariés. Il suffirait même de 60 dB, soit le volume normal d’une discussion entre trois personnes, pour qu’apparaisse une véritable nuisance sonore.
Une nuisance encore négligée
Et pourtant, l’association pointe du doigt le gouvernement, qui serait conscient de ce fléau mais semblerait faire « la sourde oreille ». Si des fonds vont être débloqués pour les PME dans le cadre du rapport « Santé au travail : vers un système simplifié pour une prévention renforcée », il semblerait que la santé auditive soit exclue des axes stratégiques. En raison à cela, l’association déplore d’une part la méconnaissance générale des problèmes liés au bruit et, de l’autre, l’approche de sinistralité en matière de politique de santé publique. Face à des réglementations de plus en plus rigoureuses, la gestion du bruit serait vécue comme une gêne.
Une politique de prévention
L’association est persuadée qu’il faut avant tout passer par une politique de prévention et de sensibilisation à la santé auditive au travail. Tout d’abord, pour dénoncer les risques, mais aussi pour informer les employés victimes de nuisances sonores sur les protections individuelles et installations prévues à cet effet, selon l’environnement de travail qui les expose. Pour aller dans ce sens, la Journée Nationale de l’Audition s’apprête justement à publier l’ouvrage « Mes oreilles, c’est moi » sur le webzine grand public Forme et Santé.
Ségolène Kahn
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