En premier lieu, cette étude démontre que l’entreprise est considérée comme un acteur de la santé. 87% des dirigeants du privé et 85% des managers du public pensent en effet que c’est le rôle de l’entreprise de contribuer à la bonne santé des salariés. « La santé telle qu’elle est présentée dans l’étude s’entend au sens large : éviter les accidents du travail, évoluer dans une ambiance saine et entretenir des relations de qualité avec ses collègues, explique François Miquet-Marty, président de l’institut Viavoice. Pour les sondés, l’entreprise a une mission à accomplir pour le bien-être des salariés. »
Cependant, si 79% des dirigeants du privé considèrent que les actions de santé menées au sein de leur entreprise sont nombreuses, seuls 35% des salariés partagent cet avis : un salarié sur deux (49%) se déclare »bien informé » sur les dispositifs de santé présents au sein de l’entreprise. « Le manque d’information est un sentiment commun, dans le public et le privé, affirme le président de Viavoice. Les dirigeants n’ont pas non plus conscience des difficultés auxquelles sont confrontés les salariés. Il s’agit d’un double enjeu : les employés devraient exprimer davantage leur malaise pour que l’entreprise puisse réagir. De leur côté, les dirigeants devraient communiquer sur leurs actions. »
Productivité. Pour l’ensemble des personnes interrogées, les actions de santé mises en place influent sur le cadre de travail et la performance économique de l’entreprise. Ils sont entre 68% et 76% à les juger importantes pour l’ambiance de travail. Sur le plan économique et productif : 67% des salariés, 74% des dirigeants du privé et 69% des managers du public pensent que les actions de santé ont un impact important sur la productivité. « L’entreprise est un système dont la santé est une composante qui assure son succès économique et financier », analyse François Miquet-Marty. Pour les sondés, les actions de santé sont jugées utiles et attendues : l’accès à une complémentaire santé (dispositif qui deviendra obligatoire en 2016), la réduction de la pression sur les objectifs, un management plus à l’écoute ainsi que l’information sur les risques (actions de prévention, investissement dans du matériel, des outils d’information, des défibrillateurs, etc.). Les mesures contre le stress restent également fortement présentes dans l’esprit de 28% des personnes interrogées.
Différences de perception selon la taille de l’entreprise. 48 % des salariés de grandes entreprises (250 salariés et plus) pensent qu’un « certain nombre d’actions sont menées », contre 33% dans les entreprises de 50 à 249 salariés, et 24 % seulement dans les entreprises de moins de 50 salariés. Ces différences s’expliquent par le fait que certains dispositifs comme le CHSCT, l’infirmerie ou la restauration collective, ne sont pas obligatoires dans les TPE-PME. Mais les salariés des grandes entreprises signalent également certains dysfonctionnements, notamment le stress au travail (42%, contre seulement 26% dans les TPE-PME), ou la pression managériale (34% contre 19% dans les entreprises de moins de 50 salariés). Les TPE-PME semblent compenser la difficulté à mettre en place des structures dédiées par une meilleure écoute et une meilleure attention au quotidien. « Il est difficile d’établir un palmarès des entreprises où il fait bon travailler, assure François Miquet-Marty. Le clivage public/privé rejoint celui entres petites et grosses entreprises. »
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