En l’honneur de la Journée internationale de la femme (8 mars), on célèbre les battantes, les gagnantes, les »super women ». On évoque moins les problèmes qu’elles rencontrent pendant les 364 autres journées par an. Outre les disparités salariales et les plafonds de verre, elles endurent de plus en plus d’accidents du travail et de maladies professionnelles, à la différence des hommes. Pour preuve, s’il est un chiffre concernant les femmes qui dépasse celui des hommes, c’est celui des accidents du travail (AT). Selon une étude réalisée par l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) à partir des chiffres de la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts), publiée fin 2013, le nombre d’accident du travail baisse globalement de 13,1% entre 2001 et 2012, passant de 737.499 à 640.891. Une bonne nouvelle… mais surtout pour les hommes pour qui la diminution atteint 23,3%. Tandis que, durant la même période, les accidents du travail affectant les femmes se sont accrus de 20,3% !
De même, les accidents de trajet domicile-travail, en légère progression globale de 2,1% (de 86.144 en 2001 à 87.977 en 2012), régressent de 9% pour les hommes et augmentent de 15% pour les femmes. Quant aux maladies professionnelles reconnues, elles ont littéralement »explosé » pour les femmes (+169,8%). Pour les hommes, ce chiffre est quasi deux fois moindre (+91,2%) alors, globalement, le nombre de maladies professionnelles a augmenté de 123% sur la période. « Nous ne disposons pas d’assez d’éléments pour expliquer précisément ces différenciations, révélait déjà l’an dernier Florence Chappert, responsable du projet « genre et conditions de travail » à l’Anact. Mais nous constatons que les femmes sont rentrées sur le marché de l’emploi ces dernières années dans des activités exposées. Les femmes occupent en général des emplois de moins bonne qualité que les hommes. Elles n’ont pas les mêmes opportunités d’évolution professionnelle et restent ainsi exposées plus longtemps aux risques : gestes répétitifs, usure professionnelle générant des troubles musculo-squelettiques, etc. »
En 2012, les deux branches d’activité qui enregistrent le plus d’accidents de trajet concernant des femmes sont les services, santé, nettoyage et travail temporaire et les secteurs de la banque, assurances et administrations. Les services de santé, nettoyage et travail temporaire et les services, commerces et industries de l’alimentation enregistrent le plus d’accidents de travail pour les femmes.
Erick Haehnsen
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