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La startup Safehear part du constat que les employés ne portent pas leur protection auditive car elle les isole du monde. Du coup, en partenariat avec des entreprises et des chercheurs, l'entreprise travaille sur des oreillettes intelligentes et connectées qui permettront aux opérateurs de communiquer avec leur équipe tout en étant protégés du bruit.
Les oreillettes ne laisseront passer que la voix. © Safehear
En France, on estime à 2,7 millions le nombre de personnes qui travaillent dans un milieu bruyant. Tel qu’un chantier, une usine, un centre de tri ou un abattoir. Bon nombre d’opérateurs disposent d’une protection auditive pour les protéger du bruit. Des équipements de protection individuelle qu’ils jugent malgré tout inconfortables. A cela, s’ajoute un autre inconvénient. Celui qui porte un casque anti-bruit ou une protection moulée n’entend par l’alerte que son équipe lui envoie. Ce qui peut occasionner des risques d’accident. Autant de raisons qui font que souvent les salariés refusent de s’équiper de protections auditives. « Et quand ils les acceptent, elles ne sont pas toujours correctement portées », soulève Hélèna Jérome, présidente et co-fondatrice de Safehear, une startup lyonnaise de sept personnes dont plusieurs ingénieurs.
Chaque oreillette se relie à un boîtier de filtrage audio
La jeune dirigeante, diplômée d’un Master 2 en Management de l’innovation de Grenoble IAE, a créé l’entreprise en février 2020 avec Antoine Kuhnast, le directeur technique. Cet étudiant, actuellement en année de césure, suit ses études à Grenoble INP Institut d’ingénierie et de management. Tous deux ont l’ambition de créer une paire d’oreillettes connectées. Lesquelles permettront aux opérateurs de communiquer entre eux dans un environnement bruyant. Le principe, chaque oreillette sera reliée à un petit boîtier. Lequel intégrera un système de filtrage audio afin de se concentrer sur la seule fréquence vocale. La startup pense déjà un cran plus loin. Elle discute actuellement avec de grands fabricants de protection moulée.
Intégration attendue dans des protections auditives
« L’idée consisterait à intégrer nos oreillettes dans leur dispositif. Ainsi l’opérateur pourra-t-il communiquer avec ses collègues tout en étant protégé du bruit », explique la présidente de Safehear. Pour mener à bien ce projet, l’entreprise a noué plusieurs partenariats technologiques. A commencer par l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), ou encore, STMicroelectronics. Ce fabricant de puces électroniques les accueille depuis décembre dernier dans son programme dédié aux startups et les soutient au plan technologique.
Lancement courant 2022
« Nous sommes en cours de finalisation d’une dizaine de prototypes. Nous y travaillons avec différentes entreprises dont Serfim Recyclage avec lequel nous faisons des tests », indique Héléna Jérome. La dirigeante prévoit de lancer en fin d’année la fabrication d’une pré-série d’oreillettes connectées. « Nous pensons commercialiser notre produit courant 2022 dans des secteurs aux environnements de travail bruyants comme l’industrie et le BTP », poursuit la dirigeante. Pour financer son projet, Safehear a récolté plusieurs subventions à hauteur de 200 000 euros. De quoi rassurer de futurs investisseurs. L’entreprise se trouve en phase de levée de fonds pour couvrir un besoin en financement de 700 000 euros.
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