Le maintien de la chaîne du froid est l’un des principes fondamentaux de la législation de l’Union Européenne en matière d’hygiène alimentaire. Si l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) n’a de cesse de le rappeler, les dispositifs existants pour vérifier et donc sécuriser les températures restent onéreux et complexes à mettre en œuvre.
Pour rendre la traçabilité accessible à tous, la startup polonaise Blulog, spécialiste de la sécurisation de la chaîne du froid, a mis au point une solution innovante : des enregistreurs de températures NFC (Near Field Communication ; Communication par champ proche) ultra compacts et précis dont les données sont lisibles avec un simple smartphone Android (pas iPhone). « Avec 60% des produits agroalimentaires actuellement réfrigérés, les enjeux liés au respect de cette chaîne sont énormes, explique Jérémy Laurens, directeur France & Europe de Blulog. Près de 10 % des pertes de nourriture sont dus à une rupture de la chaîne du froid. Outre l’impact sur la rentabilité des entreprises, la sécurité sanitaire est également en jeu. »
De la taille d’une carte bancaire, l’enregistreur de températures, préprogrammé et autonome, propose une lecture visuelle par diodes et une analyse des données ultra simplifiée via smartphone NFC. Facilement intégrable à un colis, sa manipulation est très simple : il suffit de choisir les limites de températures de transport à surveiller : -18°C, 0°C à 2°C, 0°C à 4°C ou 0°C à 8°C. Ces écarts préenregistrés correspondent aux températures de transport les plus courantes. En revanche, il est aisé de personnaliser cette programmation. En cas d’écart de température sur une durée trop importante durant le transport, une diode rouge allumée indiquera l’anomalie. Il suffit alors d’approcher un smartphone (équipé de la technologie NFC) de l’enregistreur pour avoir l’historique du trajet et donc de l’incident. En une minute, le responsable des réceptions au point de livraison peut refuser le colis livré dans de mauvaises conditions, estimant qu’il existe un risque.
Avec un équipement de surveillance réduit à un smartphone, cette solution présente un intérêt majeur tant pour les industriels du secteur agroalimentaire que pour des ONG qui réceptionnent des marchandises dans des conditions de précarité logistique. Avec une autonomie de quelques mois en fonctionnement continu, l’enregistreur est utilisable pour le transport routier, ferré, aérien et maritime. « De nombreuses autres applications sont possibles, précise Jérémy Laurens. Notamment la surveillance des températures des frigos et chambres froides. Un simple scan mensuel effectué à l’aide d’un smartphone remplace alors les deux relevés quotidiens obligatoires. Un réel gain de temps et d’argent. » Réutilisables, le prix de ces enregistreurs, fabriqués au sein de l’UE, commencent à 8 euros.
Erick Haehnsen
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