En œuvre depuis le 1er janvier, la nouvelle réglementation environnementale, RE2020, veut imposer une isolation thermique renforcée dans la construction neuve. Or, pour le Syndicat de la transformation énergétique et numérique (Serce) une isolation trop forte empêche le bâtiment de “respirer” correctement. D'où l'importance d'une bonne ventilation afin de ne pas nuire à la qualité de l’air intérieur.
Face à l’urgence climatique et dans le cadre de la loi Énergie Climat, la France s’est fixé l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour y parvenir, le gouvernement souhaite réduire les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments. Le 1er janvier a ainsi donné le coup d’envoi de la Réglementation Environnementale, la RE2020. Laquelle vise notamment à renforcer l’isolation des bâtiments. À ce sujet le syndicat des entreprises de la transition énergétique et numérique (Serce) pose le doigt sur un fait non négligeable : dans un communiqué récent, il rappelle que l’isolation renforcée ne doit pas se faire au détriment de la qualité de l’air intérieur.
Les bâtiments, source de 30% de la pollution
« Les bâtiments représentent 30 % de nos émissions de CO2 », déplore dans un tweet récent Elizabeth Borne ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion. Parmi les grands objectifs de la RE2020, il s’agit de diminuer l’impact carbone des bâtiments. Et de poursuivre l’amélioration de leur performance énergétique. Tout en garantissant la fraîcheur pendant les étés caniculaires. Et ce, dans les constructions neuves. Fin novembre déjà, le gouvernement annonçait ses orientations pour la future RE2020. Avec la mise en ligne de textes réglementaires sur lesquels s’appuyer pour réduire l’impact des constructions neuves sur le changement climatique.
Mieux isoler pour moins chauffer
En toute logique, pour réduire l’empreinte carbone du bâtiment, il faut réduire ses consommations d’énergie. Notamment en chauffage l’hiver et climatisation l’été. Pour ce faire, la RE2020 encourage donc les acteurs de la construction neuve à renforcer l’isolation des bâtiments.
Une menace pour la qualité de l’air intérieur ?
C’est sur ce point que réagit le Serce : « L’évolution de la réglementation environnementale, si elle est favorable à la réduction des gaz à effet de serre, ne doit pas se faire au détriment du confort et de la santé des usagers de ces bâtiments. »
Une enveloppe hermétique qui empêche le bâtiment de respirer
En effet, il faut savoir qu’une isolation trop forte affecte la qualité de l’air intérieur. « Les études de l’Agence pour la Qualité de la Construction (AQC) montrent bien les désordres qui peuvent naître dans des bâtiments trop isolés et mal ventilés. Au-delà de l’humidité et des moisissures, des bâtiments trop hermétiques peuvent favoriser l’apparition de maladies respiratoires », met en garde le Serce.
La ventilation, un élément clé de la qualité de l’air intérieur
Pour ne pas tomber dans ce piège, le syndicat recommande donc « d’intégrer les paramètres liés à la qualité de l’air intérieur et à la ventilation dès la conception du bâtiment ». D’autant qu’il devient ainsi possible d’installer des systèmes pour piloter la ventilation et le contrôle de la qualité de l’air intérieur.
La domotique au service de la qualité de l’air
De quoi créer des écosystèmes dynamiques « permettant de suivre l’évolution de ses usages et d’en assurer une bonne exploitation ». Comme le contrôle de la température, de l’humidité, du taux de CO2, de la ventilation. Quitte à investir dans des systèmes domotiques…
Ségolène Kahn
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