L’Institut national de recherche et de sécurité vient de publier un document dans lequel il rappelle aux entreprises l’importance de réaliser leurs campagnes de mesurage du radon en hiver.
À l’approche de l’hiver, les concentrations de radon augmentent. Ce gaz radioactif invisible et inodore se trouve naturellement dans les sols. Or, dans les espaces clos et mal ventilés, ce dérivé de l’uranium peut atteindre des taux importants. De fait, le radon est classé comme cancérogène pour le poumon par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). C’est pourquoi chaque hiver, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) rappelle aux entreprises de surveiller l’activité volumique de ce gaz dans leurs lieux de travail.
Une détection plus fiable en hiver
Si les teneurs de radon s’avèrent plus importantes durant l’hiver, la saison froide représente aussi une occasion plus favorable à la détection des particules dans l’air. En effet, les portes et fenêtres restant plus souvent fermées, les locaux font l’objet d’aération moins importantes. Ce qui permet de mieux détecter s’il y a une infiltration.
Le radon dans le document unique
Au final, quelle que soit la saison, l’INRS rappelle que la réglementation en vigueur oblige les entreprises à surveiller la présence de radon dans les lieux de travail. De même, elles doivent intégrer dans leur document unique l’évaluation des risques professionnels liés à l’exposition à ce gaz.
Un risque de cancer
Il faut dire que le radon provoque un tiers des expositions annuelles aux rayonnements ionisants de la population française. Il existe également des corrélations entre l’exposition au radon et le cancer broncho-pulmonaire, un risque augmenté par l’association avec le tabagisme. On attribue ainsi au radon environ 10 % de ce type de cancer, soit 3 000 décès par an en France selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
Une évaluation des sous-sols
Si certaines zones géographiques font l’objet d’une concentration en uranium plus élevée dans leurs sols, partout en France les entreprises doivent évaluer le risque d’exposition au radon. Il s’agit notamment des locaux de travail situés en sous-sol ou rez-de-chaussée de bâtiments. Cette obligation concerne également les lieux de travail spécifiques, comme les cavités souterraines ou les ouvrages enterrés.
Des mesures durant 2 mois
Il faut savoir que la réglementation a fixé le niveau de référence maximum à atteindre à 300 Bq/m3 en moyenne annuelle. Pour réaliser ce mesurage, l’INRS rappelle que les entreprises doivent se servir de dispositifs adaptés auprès d’un laboratoire accrédité ou par un organisme spécialisé. Ensuite, ces appareils de mesure doivent être placés sur les lieux concernés durant 2 mois minimum en période hivernale d’octobre à avril. Une fois les données recueillies, elles devront être envoyées au laboratoire qui les comparera au niveau de référence.
Améliorer la ventilation
Dans le cas où l’activité volumique de radon dans l’air dépasse ce niveau de référence, l’entreprise doit mettre en place des actions pour réduire l’exposition des travailleurs. Dans la plupart des cas, une simple amélioration de la ventilation des locaux suffit à baisser les seuils de radon. Pour les cas plus complexes, des solutions complètes pourront être mises en place. Parmi elles, l’INRS cite l’amélioration de l’étanchéité des sols et des murs, la mise en place d’une ventilation mécanique adaptée ou encore un traitement du soubassement…
Une subvention radon
Enfin, dans les trois zones répertoriées comme présentant un potentiel radon particulièrement élevé (Centre-Ouest, Bretagne et Auvergne), les petites entreprises peuvent bénéficier d’aides. Il s’agit notamment de la subvention « TPE Radon » destinée aux entreprises de moins de 50 salariés. Elle permet l’évaluation et la prise en charge du risque radon, auprès des Carsat Centre-Ouest et Bretagne et Carsat Auvergne.
Ségolène Kahn
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