Le think tank Forum Vies Mobiles dévoile une étude sur les télétravailleurs franciliens, leurs pratiques, leurs organisations.
Depuis la pandémie dû à la COVID-19, le télétravail est devenu une pratique courante chez les travailleurs. Trois ans après le premier confinement, Forum Vies Mobiles, think tank dédié à la mobilité, dévoile une étude sur les pratiques du travail à distance en Île-de-France. Il dresse ainsi un véritable portrait-robot du télétravailleur francilien et de ses pratiques.
9 057 sondés
Pour mener à bien cette enquête, le think tank s’est appuyé sur le cabinet d’étude ObSoCo qui a sondé 9 057 actifs français dont 1 000 télétravailleurs franciliens. Cet ouvrage représente le deuxième volet d’une étude sur les conséquences du développement du télétravail en Île-de-France.
2,5 millions de Franciliens
Tout d’abord, le télétravail qui s’est largement démocratisé en Île-de-France concerne à présent près d’1 Francilien sur 2 (46 %), soit 2,5 millions de d’actifs. À l’échelle nationale, cela représente 8 % de la population active française.
Des cadres, mais pas que
Autre observation, les télétravailleurs sont autant des femmes que des hommes, majoritairement des CSP+ (53 %) diplômés de l’enseignement supérieur (63 %). On y rencontre en majorité des cadres ou personnes issues de professions intellectuelles et artistiques (51 %). La majorité travaille dans des entreprises de plus de 250 salariés (55 %), 33 % dans des entreprises plus petites et 12 % dans la fonction publique. Si les ouvriers et les employés sont moins représentés parmi les télétravailleurs, on en compte tout de même 21 % parmi eux.
Un mode de travail plus accessible
« Le télétravail s’est installé dans le quotidien des Franciliens de façon pérenne touchant tous les profils sociaux. Il n’est plus réservé aux cadres et aux indépendants », estime Sylvie Landriève, co-directrice du Forum Vies Mobiles.
Plus de temps chez soi
Côté organisationnel, ces actifs consacrent entre 1 et 3 jours par semaine au travail à distance. La majorité des télétravailleurs franciliens (71 %) passe donc désormais moins de 3 jours par semaine sur leur lieu de travail. Ainsi, plus de 1,7 million d’actifs en Île-de-France passent la majorité de la semaine (4 jours sur 7 voire plus) à leur domicile.
Travail à domicile
En règle générale, le travail à distance s’effectue depuis le domicile (78 %), les dispositifs de Flex Office peinant à se répandre. Dans les autres cas, les professionnels exercent leur activité distante depuis un deuxième logement (5 %), un café ou un lieu public (1 %) ou encore un site de télétravail ou un espace de coworking (2 %).
Moins de trajets en voiture
Pour assurer les trajets domicile-travail, les télétravailleurs franciliens empruntent majoritairement ls transports collectifs (57 %). Les jours télétravaillés, 13 % utilisent le vélo quand ils se rendent sur leur lieu de travail contre 33 % qui l’utilisent pour leurs déplacements quotidiens lorsqu’ils travaillent depuis chez eux. Quant à l’usage de la voiture, 43 % l’utilisent les jours au bureau contre 16% les jours à la maison.
Une nouvelle organisation sociale
« Le fait de travailler un ou plusieurs jours chez soi a entraîné une nouvelle organisation sociale avec un rapport différent au logement et aux déplacements sur le lieu de travail qui, pour certains, entraînent des nuits passées hors de leur domicile », précise Sylvie Landriève, co-directrice du Forum Vies Mobiles.
Des nuitées informelles
En effet, 18 % des télétravailleurs franciliens dorment en dehors chez eux quand ils vont travailler. Un taux qui grimpe à 52 % de ceux qui habitent hors de l’Île-de-France. Dans un cas sur deux, les nuits passées hors du domicile s’organisent de manière informelle (chez des amis ou des membres de la famille). Viennent ensuite les hôtels, les appartements de fonction ou la location d’une chambre chez l’habitant via des plateformes spécialisées.
Ségolène Kahn
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