Selon l'ONG Christian Aid, les dix catastrophes météo au coût le plus élevé ont causé au minimum 170 milliards de dollars de pertes en 2021. Soit 20 milliards de plus que l'année précédente.
Le réchauffement climatique gagne du terrain : en quelques mois, ce phénomène a engendré des catastrophes météorologiques dévastatrices, tant sur le plan humain que financier. En témoigne le rapport annuel du lundi 27 décembre de l’ONG britannique Christian Aid qui évalue les dix catastrophes météo les plus coûteuses de 2021 à 170 milliards de dollars (150 milliards d’euros) de dommages au total . Un chiffre en augmentation comparé à l’année précédente où il avait été calculé à près de 150 milliards de dollars (132 milliards d’euros) par l’association.
1 075 morts
Si la note semble salée, l’ONG estime même que les chiffres pourraient en réalité s’avérer encore plus élevés, du fait que la plupart des évaluations « sont basées uniquement sur les dommages assurés, ce qui laisse supposer des coûts réels encore plus élevés » indique le rapport. Outre l’aspect financier, ces dix catastrophes ont par ailleurs provoqué 1 075 morts et déplacé plus de 1,3 million de personnes.
65 milliards de dollars pour la tempête Ida
Dans ce triste palmarès, la catastrophe la plus coûteuse est sans conteste la tempête Ida : entre fin août et début septembre, elle avait généré des inondations à New York, avec des répercussions économiques évaluées à 65 milliards de dollars. Viennent ensuite les inondations de juillet en Allemagne, en Belgique et dans les pays voisins, tablant à 43 milliards de dollars de coûts. Mais également la tempête hivernale Uri aux États-Unis, provoquant une vague de froid allant jusqu’au Texas, endommageant le réseau électrique, avec une perte 23 milliards de dollars.
17,6 milliards de dollars de dégâts en Chine
Et c’est sans compter les inondations survenues dans la province du Henan en Chine en juillet dernier qui ont atteint 17,6 milliards. Sous ce seuil, figurent les inondations de novembre dernier en Colombie-Britannique au Canada (7,5 milliards) ainsi que la vague de froid tardive d’avril en France (5,6 milliards), qui a endommagé de prestigieux vignobles.
Des catastrophes sous-évaluées dans les pays pauvres
Des chiffres vertigineux qui, selon l’ONG, ont pour effet de sur-représenter les catastrophes survenues dans les pays riches, du fait que leurs infrastructures sont plus développées et mieux assurées, au risque d’en négliger les pays moins développés. Or Christian Aid rappelle que « certains des événements météo extrêmes les plus dévastateurs de 2021 ont frappé des pays pauvres, qui ont peu contribué aux causes du changement climatique » et où la plupart des dommages ne sont pas assurés.
L’Inde doublement frappée
Ainsi, il ne faut pas oublier le cyclone Yaas en mai dernier, qui a coûté 3 milliards de dollars à l’Inde et au Bangladesh. Doublé le même mois par le cyclone Tauktae causant 1,5 milliard de dollars de dégâts pour l’Inde et le Sri Lanka. Enfin au Soudan du Sud, des inondations dont le coût économique n’a pu être mesuré ont atteint 800 000 personnes.
Ségolène Kahn
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