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Santé et qualité de vie au travail

Qualité de vie au travail : les enjeux de la restauration collective

Soucieuses d'améliorer le cadre de vie de leurs employés, les entreprises gagneraient à les convaincre de retrouver le chemin de la cantine. Tel était d'ailleurs le propos de Jean-Michel Cohen, médecin nutritionniste qui est intervenu jeudi dernier lors d'une conférence organisée par Sest (Service aux entreprises pour la santé au travail) sur le thème « Améliorer ses habitudes alimentaires dans le cadre professionnel ».

Lieu de partage et d’intégration sociale, la restauration collective des entreprises et administrations perd du terrain. Dommage quand on sait que la restauration d’entreprise participe au bon équilibre alimentaire des salariés et donc de leur santé. Des efforts restent donc à faire pour inciter les salariés à retrouver le chemin de la cantine. Au menu : améliorer la qualité des aménagements, la présentation des plats et diversifier les mets en tenant compte des nouveaux goûts alimentaires.
« Il faudrait davantage tenir compte des pratiques alimentaires des salariés, sachant que certains ne mangent pas de gluten et d’autres ne mangent pas de produits carnés », soulève d’ailleurs Jean-Michel Cohen, médecin nutritionnel en rappelant que les repas au restaurant d’entreprise représentent 40% des repas pris dans la semaine. D’où la nécessité de diversifier les mets proposés mais aussi de veiller à la qualité des aménagements. « Le restaurant d’entreprise est souvent le seul espace de respiration que l’entreprise consent aux salariés, c’est aussi un lieu de partage et de mixité sociale où se côtoient les employés et la direction », rappelle le médecin nutritionniste. D’autant que le restaurant d’entreprise favorise la détente et la décontraction. Et de conseiller aussi de modifier les parcours de sorte que le salarié puisse prendre d’abord son plat principal avant de choisir ou non le hors d’oeuvre et le dessert. « Je recommande aussi d’installer des panneaux pédagogiques afin d’informer les salariés sur les mets qui leurs sont présentés en indiquant notamment leur provenance », indique Jean-Michel Cohen.
Le médecin nutritionniste recommande aussi de laisser aux salariés le choix de choisir ou non d’accompagner leur viande ou leur poisson avec de la sauce et de servir au moins une fois par semaine des plats végétariens pour tenir compte de l’évolution du comportement alimentaire des salariés. Autant de signaux qui vont peut-être contribuer à ramener les salariés vers les cantines d’entreprise. Un enjeu pour les employeurs. « En effet, le restaurant d’entreprise participe aussi à l’intégration sociale des individus, c’est un système de nivellement global », a rappellé Jean-Michel Cohen lors d’une conférence organisée jeudi dernier par le Service aux entreprises pour la santé au travail (Sest) d’Ile-de-France. « On voit aujourd’hui que la qualité de la restauration dépend de la nature de l’entreprise. Plus sa valeur ajoutée est forte et plus elle apporte de l’attention à la nourriture. »
A l’exemple des entreprises de haute technologie qui construisent leur image sur le bien-être et la nourriture. Chez Google par exemple, les employés peuvent se restaurer à toute heure et disposent de fruits à volonté. « Tandis que dans les industries de labeur, la nourriture y est plutôt rustique et roborative. On y sert des pâtes, des pommes-de-terre, des pâtés… » Les employeurs raisonnent comme si le métier manuel nécessitait d’importants apports calorifiques. Or la prise de ces aliments n’est pas forcément bonne pour la santé car elle favorise l’obésité.

Eliane Kan

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