L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) * a publié, fin juillet, un rapport d’expertise collective sur les risques sanitaires liés à la pollution de l’air chez les travailleurs exerçant dans les parcs de stationnement couverts. La pollution atmosphérique est à l’origine d’effets sanitaires bien documentés qui peuvent survenir à de faibles niveaux d’exposition. Les concentrations de polluants mesurées dans l’air des parcs de stationnement souterrains sont supérieures aux concentrations mesurées à l’extérieur, et même en bordure de voiries. La question des risques sanitaires des travailleurs exposés à la pollution automobile des parcs de stationnement couverts se pose donc de façon particulière.
S’appuyant sur une enquête relative aux activités professionnelles exercées dans 292 parcs de stationnement couverts répartis sur 68 villes du territoire, complétée par des observations de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), l’Anses conclut en particulier que :
– les travailleurs exerçant régulièrement dans les parcs de stationnement couverts sont exposés à des risques sanitaires en lien avec les niveaux de pollution de l’air des parcs ;
– les risques liés aux expositions aiguës sont dus, en particulier, au monoxyde de carbone (effets liés à une diminution d’oxygène disponible dans le sang) et au dioxyde d’azote (effets sur le système respiratoire, notamment chez les plus sensibles, comme les asthmatiques) ;
– les risques liés aux expositions chroniques sont principalement dus au benzène (cancérogène de catégorie 1) et au dioxyde d’azote et, dans une moindre mesure, aux particules fines (PM10) (effets sur les systèmes respiratoire et cardiovasculaire) et au formaldéhyde (irritations oculaires et nasales) ;
– parmi les activités étudiées, l’exploitation du parc (accueil, surveillance, entretien) et le nettoyage de véhicules apparaissent les plus exposées. Ces deux activités présentent globalement les durées de travail dans le parc, et donc d’exposition, les plus élevées.
> Ces résultats ont conduit l’Anses à émettre certaines recommandations :
– améliorer et évaluer la qualité de l’air dans les parcs de stationnement couverts, en particulier par la mise en œuvre des recommandations formulées dans l’avis de l’Afsset du 20 avril 2007, et notamment par la fixation de valeurs limites proposées pour l’indicateur de pollution atmosphérique NO (monoxyde d’azote) ;
– ne pas autoriser les activités non indispensables au fonctionnement des parcs et impliquant la présence de travailleurs dans des espaces n’offrant pas une qualité de l’air suffisante (niveaux souterrains, niveaux ne comportant pas de larges ouvertures sur l’extérieur, voire même locaux souterrains équipés d’une ventilation mécanique indépendante) ;
– réduire l’exposition des travailleurs indispensables au fonctionnement des parcs (accueil, surveillance, maintenance des installations) ;
– Réviser en priorité les valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) des polluants d’intérêt pour les parcs de stationnement couverts (benzène, dioxyde d’azote, monoxyde de carbone) ;
– renforcer le suivi et l’encadrement des activités professionnelles dans les parcs de stationnement couverts.
* L’Anses reprend, depuis le 1er juillet 2010, l’ensemble des missions antérieurement dévolues à l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) et à l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset).
> L’avis de l’Anses est consultable ici
> Le rapport complet est consultable ici
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