« Nous sommes une jeune PME, créée en 2010, avec un long passé, explique Yves Braka, responsable du développement en France de la société néerlandaise Atus qui réalise un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros et emploie 25 personnes. Notre activité provient de Philips qui, en 1950, crée un système portatif d’appel d’urgence pour les infirmières. C’est le fameux pager que les infirmières ont eu pendant longtemps. » En 2000, Philips a revendu ce département à Bosch qui n’en a gardé que les caméras vidéo. Le département Protection du travailleur isolé (PTI) et gestion des alertes est alors devenu le parent pauvre. « Son directeur a convaincu des investisseurs néerlandais et Atus est née », reprend Yves Braka.
En 2010, la jeune société réalise une étude dont il ressort que les applications de sécurité personnelle déjà présentes sur le marché comportaient plusieurs failles : fonctionnement aléatoire lié à la qualité du réseau, fausses alertes dues à de mauvaises manipulations, agacement de l’utilisateur par des pré-alarmes intempestives… d’où une prudence du monde professionnel vis-à-vis de cette technologie. C’est pourquoi la jeune société a voulu moderniser le pager de Philips, puis de Bosch en l’adaptant au standard GSM. Résultat : Atus lance deux produits complémentaires : le SmartBadge et la SmartApp, l’application, disponible pour l’heure uniquement sur smartphone Android.
Le badge est avant tout un outil d’alerte. Il dispose de deux boutons pour envoyer des alertes manuelles. Ainsi que de capteurs qui avertissent automatiquement d’une perte de verticalité. « Dès qu’une alerte est émise par le SmartBadge, elle est prise en charge par le smartphone qui va rajouter la géolocalisation GPS et l’envoyer, par le réseau GSM, à l’équipe du service d’assistance. Celle-ci pourra réaliser un appel de levée de doute automatisé pour collecter le maximum d’informations sur le problème rencontré par la personne en alerte, précise Yves Braka. Connecté au smartphone en Bluetooth, le badge ne modifie en rien son fonctionnement habituel dans la mesure où la SmartApp travaille en tâche de fond. »
Ajoutons que le design est particulièrement soigné. En effet, sa conception a été confiée au célèbre designer néerlandais Ad Van Berloo. Qu’on en juge : le badge se recharge à une borne d’induction. Résultat il s’affranchit de l’habituelle connectique du chargeur. Ce qui le rend à la fois plus esthétique, plus solide et plus léger (35 g). Par ailleurs, le SmartBadge d’Atus permet également de recevoir des alertes. Avec des sons, des vibrations spécifiques et des LED sur sa partie haute, il va informer son porteur d’un nouveau message reçu. L’écran du badge en confirme visuellement la réception. Il suffit alors de la valider avec le bouton vert et de regarder sur son smartphone la localisation de l’alerte pour s’y rendre au plus vite.
Outre les infirmières, le SmartBadge, bien qu’un peu cher (au prix conseillé de 289 euros) peut intéresser des populations professionnelles jusqu’ici peu couvertes par des solutions de PTI : les conseillers dans les gares ferroviaires lorsqu’il y a une grève ou des retards, les infirmières à domicile, le personnel d’entretien. « Nous sommes en train de porter l’App d’abord sous Windows et plus tard sur iPhone, poursuit Yves Braka. Pour l’heure, Apple bloque la fonction d’appel pour la levée de doute sur iOS. »
Erick Haehnsen
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