Lorsqu’un drone rencontre une paroi ou tout autre obstacle, il chute et, souvent, se casse. Un coûteux risque qu’écartent les engins volants de Flyability, un concepteur et fabricant de drones basé à Lausanne, en Suisse. Baptisés « Gimball », ses engins volants sont en effet intégrés dans une sphère constituée d’une armature de segments en fibre de carbone qui les protègent contre les chocs. Ces drones pèsent 600 grammes et embarquent plusieurs capteurs, dont une caméra HD, un système d’illumination pour voir dans le noir complet et une caméra thermique. Selon leur taille, ces drones disposent d’une autonomie de 15 minutes pour une portée de 500 mètres environ.
« Nos drones sont conçus pour des missions courtes qui concernent par exemple l’inspection de sites dangereux ou encore l’aide à la recherche de victimes en cas de catastrophe naturelle », indique Patrick Thévoz, un ingénieur diplômé de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) en mécanique des microsystèmes. En 2014, ce dernier a créé l’entreprise avec le docteur Adrien Briod, un autre ingénieur EPFL diplômé en microtechnique. Tous deux ont remporté l’an dernier le concours Drones for Good organisé par les Emirats Arabes Unis (EAU). Ils ont ainsi précédé le drone volant de Loon Coopter, vainqueur de l’édition 2016 qui vient d’ailleurs de s’achever. A l’instar d’un canard, ce dernier sait se poser et se déplacer à la surface de l’eau avant de plonger dans l’eau puis de reprendre son vol. Grâce à son drone quadrirotor, Loon Coopter a remporté la somme d’un million de dollars.
Idem pour Flyability en 2015. « Ce prix nous a aidés à finaliser notre drone qui était alors au stade de prototype », se rappelle Patrick Thévoz qui a dû, néanmoins, recourir à d’autres financements de plusieurs millions d’euros afin de finaliser ses drones. Aujourd’hui ses appareils répondent aux besoins des industriels mais aussi des sauveteurs. « Ils supportent la poussière et l’eau et savent évoluer dans des environnements déstructurés et imprévisibles comme des décombres ou l’intérieure d’une crevasse », fait valoir le PDG qui dispose actuellement d’une vingtaine d’unités assemblées en Suisse. « Nous comptons fabriquer entre 100 et 200 drones supplémentaires cette année », prévoit le dirigeant de l’entreprise qui compte 20 personnes.
Avec déjà plusieurs grands groupes industriels parmi ses clients, l’équipe est sur les starting-blocks car elle démarre la livraison en juin de ses premiers drones qui seront vendus environ 20.000 euros, formation au pilotage comprise. « D’ici là, nos drones vont participer à plusieurs expérimentations en grandeur réelle en Europe afin d’évaluer l’intérêt des nouvelles technologies dans le quotidien des sauveteurs », prévoit Patrick Thévoz qui poursuit le rêve de faire évoluer ses engins en ville ou dans des bâtiments, au plus près des personnes. Tels des drones de compagnie.
Eliane Kan
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