Un Taï Chi de santé
Regroupant soixante dix praticiens sous le sigle « Kiné Ouest Protection » (KOP), une association de kinésithérapeutes bretons développe une stratégie pédagogique pour les entreprises – médecins, infirmiers, membres des CHSCT, etc.. – à travers des réunions d’information tenues par ses professionnels. Fondée en 1990, elle recense actuellement plusieurs centaines de clients, sociétés, écoles, collectivités, ayant recours à ses services dans de multiples domaines privés ou publics. Au menu, les lombalgies, troubles musculo-squelettiques, manutentions des personnes ou des marchandises, gestes et postures, travail sur écran, etc.
« Nous avons commencé par cibler le mal de dos, explique Jacky Robin, le Président-Fondateur de KOP, en regard de la fréquence de ces pathologies. Nous proposons donc des formations axées sur les bonnes habitudes à prendre, détaillant les mouvements à éviter, ou, lorsqu’ils sont indispensables, leur accompagnement pour qu’ils ne causent aucun dommage. Ces ateliers nous confrontent aux réalités inhérentes aux professions les plus diverses, car notre pédagogie est à double action : nous enseignons et découvrons en même temps, des problèmes que nous ne connaissions pas forcément. Ce qui nous aide ultérieurement à mettre au point des thérapies adaptées aux professions. »
L’association fonctionne en véritable réseau, dont les membres sont en contact permanent, regroupant leurs connaissances, leurs savoir-faire et leurs compétences, afin d’être plus efficaces. Toute entreprise de la région Bretagne peut faire appel à ses services, à travers une liste de thématiques développées lors de conférences comme « Un bon dos pour la vie », « Comprendre le stress pour mieux le vivre », ou d’ateliers pratiques comme « Gestion individuelle du stress », « Ecole du dos », etc.
« Nous indiquons par exemple comment déplacer de lourdes charges avec le moins d’incidences possibles sur les vertèbres ou autres parties du corps, révèle le responsable. C’est de la prévention pure, mais aussi un catalogue de remèdes physiques que nous ouvrons, à travers nos diverses expériences.. »
Faire appel à Kiné Ouest Protection engage une étude menée par l’association qui analyse la situation en cause, avant de proposer des solutions, sous forme de formations, conférences, diffusion de documents. Les prestations sont réalisées par des kinés, formés à l’intervention en santé au travail.
Cette initiative régionale est à rapprocher des actions menées par CapSécurConseil, filiale du groupe Védior France, qui développe au niveau national des stratégies similaires à destination du monde du travail et des traumatismes qu’il génère. Ainsi de l’action menée depuis 2007 chez Mobalpa (distributeur de meubles, cuisines, salles de bain et rangements), à Thones en Haute Savoie, où une cinquantaine des 1.100 employés expérimentent une méthode géniale inventée par un autre kiné, Frédéric Petit, conçue dans cet objectif. Pour son DRH Aurélien Detouillon, l’idée est efficace : « Nous avions relevé divers problèmes liés à la pénibilité, détaille t-il, et nous avons donc réfléchi ensemble à des solutions basées sur l’évaluation des risques, les approches préventives, l’étude physique des muscles, os ou tendons ».
Les salariés concernés pratiquent, depuis, une sorte de « Taï Chi » quotidien avant de soulever les meubles de cuisine et autres poids à manipuler, agissant ainsi préventivement sur leurs mouvements. Le résultat est patent : après deux ans d’utilisation de cette technique – initiée auprès des chefs d’ateliers en quelques heures de cours – aucun accident du travail n’a été à déplorer dans les ateliers du cuisiniste. « Dix minutes par jour pour éviter des mois d’arrêt de travail, c’est encourageant, avoue Frédéric Petit. Nous allons donc multiplier ces expériences. »
> Pour en savoir plus :
– www.kineouestprevention.com
– www.capsecur.com (avec accès aux procédés StiMCore)
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